ÉNERGIE. La secrétaire d'Etat à la Transition écologique Emmanuelle Wargon a annoncé le 13 janvier 2020 que la centrale à charbon de Cordemais, en Loire-Atlantique, continuera à fonctionner jusqu'en 2024, voire 2026. Elle fait pourtant partie de l'un des quatre derniers sites du genre, appelés à arrêter leur production.

La centrale à charbon de Cordemais, en Loire-Atlantique, a obtenu un sursis. En visite à celle du Havre le 13 janvier 2020, "pour signer un pacte pour la transition écologique et industrielle" du site, la secrétaire d'Etat à la Transition écologique Emmanuelle Wargon a annoncé que l'installation de Cordemais continuera à fonctionner jusqu'en 2024, voire 2026. Le président de la République Emmanuel Macron avait pourtant annoncé la fermeture prochaine des quatre dernières centrales à charbon de France, dont la production est jugée trop polluante.

 

 

Mais celle de Loire-Atlantique est momentanément épargnée pour des questions d'approvisionnement énergétique : "On en a besoin à 10% de son fonctionnement actuel, entre 2022 et 2024, voire, potentiellement, jusqu'en 2026 maximum mais pas au-delà", a déclaré Emmanuelle Wargon au Havre, selon des propos rapportés par l'AFP. Son fonctionnement au-delà de 2024 "est conditionnés à la sécurité d'approvisionnement, elle-même conditionnée à la mise en service de l'EPR [de Flamanville, ndlr] et/ou au reste de la sécurité d'approvisionnement : la mise en service de la centrale (bretonne à gaz, ndlr) de Landivisiau notamment et le calendrier de révision des différents sites EDF", a expliqué la secrétaire d'Etat, dont la venue à Cordemais est attendue ce 17 janvier.

 

L'arrêt des centrales à charbon doit faire l'objet d'une "vigilance"

 

Concrètement, cela veut dire que la centrale de Loire-Atlantique tournera entre 200 et 500 heures par an à compter de 2022, contre 4.500 heures de fonctionnement annuel aujourd'hui. Une décision qui suit la préconisation de RTE formulée en novembre 2019 de prolonger l'activité du site ; le gestionnaire du réseau avait d'ailleurs précisé que la loi relative à la fermeture des quatre dernières centrales au charbon de France prévoyait malgré tout un plafond annuel d'émissions, qui permet donc à une installation de fonctionner encore quelques centaines d'heures par an. RTE avait même appelé à la "vigilance" du fait de l'arrêt de ces quatre centrales, la sécurité d'approvisionnement électrique de l'Hexagone devant de fait être réadaptée.

 

 

Les centrales qui cesseront leur production ne sont pour autant pas condamnées à mettre la clé sous la porte. Par exemple, à Cordemais, "on est en train d'explorer un projet pour amorcer la création d'une filière de bois pellets, c'est-à-dire à haute valeur énergétique", a expliqué Emmanuelle Wargon. Une filière qui alimenterait le site dans un premier temps, avant de devoir trouver des débouchés ailleurs après sa fermeture. Mais ce projet pose cependant des "questions de pollution de l'air", reconnaît la secrétaire d'Etat ; c'est pour cette raison que cette reconversion n'est envisagée qu'en Loire-Atlantique, où la centrale est "obligée de continuer à tourner", et non au Havre, où, d'après l'Etat, les questions de sécurité d'approvisionnement ne sont pas les mêmes.

 

S'agissant des autres sites, Emmanuelle Wargon a indiqué que l'installation de Saint-Avold, en Moselle (où la secrétaire d'Etat était attendue ce jour), devrait fermer "au deuxième trimestre 2022", tandis que celle de Gardanne, dans les Bouches-du-Rhône, n'a "pas encore" de date de fermeture précise.

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