REPRISE. Dans un entretien accordé à la presse quotidienne régionale, le président de la République a dévoilé le calendrier du déconfinement sanitaire et de la reprise économique. Il a notamment assuré que l'exécutif resterait très vigilant sur l'accompagnement des entreprises lors du redémarrage de l'activité et que les règles du télétravail feraient l'objet d'un dialogue social.

Sa prise de parole était attendue. Emmanuel Macron a accordé un entretien à la presse quotidienne régionale en cette toute fin du mois d'avril 2021 pour donner les grandes étapes du déconfinement sanitaire et expliquer les modalités économiques de la sortie de crise. Quatre dates viennent donc jalonner le calendrier concocté par l'exécutif : 3 mai, 19 mai, 9 juin et 30 juin, chacune comportant son lot de modifications par rapport aux restrictions que le pays connaît actuellement - couvre-feu, déplacements, fermeture des commerces et lieux de rassemblement, télétravail... Le secteur de la construction ne sera dans tous les cas que très peu impacté par ce train de mesures puisqu'il tourne déjà normalement et n'est pas soumis à des contraintes spécifiques.

 

 

Pas d'évolution du protocole de télétravail avant début juin

 

La première étape sera donc celle du 3 mai, avec une première bouffé d'oxygène accordée à l'ensemble du territoire, même si le président de la République précise que des "freins d'urgence" pourront être actionnés dans les régions où la circulation du coronavirus s'avèrerait encore trop forte. Sur le télétravail, Emmanuel Macron annonce par ailleurs qu'il n'y aura pas d'allègement du protocole en vigueur dans les entreprises avant le 9 juin.

 

"Le télétravail sera assoupli à partir du 9 juin, en lien avec les partenaires sociaux au niveau des entreprises. De manière plus large, ce que je vous ai présenté aujourd'hui [le 29 avril 2021, ndlr] est un projet qui fera l'objet, à partir de lundi [le 3 mai 2021, ndlr], d'une grande phase de concertation à trois niveaux : avec les parlementaires, avec l'ensemble des partenaires sociaux et des professionnels et avec les élus des territoires. À l'issue, le plan sera présenté en détail par le Premier ministre au cours de la semaine du 10 mai."
-Emmanuel Macron

 

C'est donc à cette date que salariés et employeurs en sauront plus sur les futures évolutions du travail à distance et du travail sur site. Plus largement, le chef de l'État espère bien que le Gouvernement n'aura plus à recourir au confinement pour endiguer une potentielle nouvelle vague d'infections au Covid. Il demeure toutefois très prudent sur le sujet et appelle à la plus grande vigilance, citant certes l'efficacité des vaccins mais aussi l'apparition de nouveaux variants qui peuvent s'avérer dangereux.

 

Des nouvelles aides propres à la reprise ?

 

L'autre sujet central est bien évidemment celui des aides. Les dispositifs de soutien aux entreprises mis en place par l'exécutif dès le mois de mars 2020 ont, depuis, fait l'objet de plusieurs modifications au fur et à mesure que l'évolution de la situation appelait à revoir leur périmètre, pour finalement les recentrer sur les secteurs les plus en difficulté. Assumant "totalement" la politique du "quoi qu'il en coûte", Emmanuel Macron affirme que le chômage comme les faillites d'entreprises ont été contenues - une situation que l'on doit certes aux aides mais aussi à des juridictions commerciales qui tournent plus ou moins au ralenti depuis un an.

 

 

"Les semaines à venir, il faut être très vigilant pour accompagner le redémarrage sans créer de fragilités économiques. Le dispositif d'activité partielle sera maintenu à l'identique en mai et en juin. En mai, pour ceux qui commencent à rouvrir, il y aura les mêmes aides économiques qu'en avril. À partir du 1er juin, l'accompagnement se fera au prorata de la reprise d'activité. On aura une réponse adaptée par secteur. Ce sera du cousu main. Là encore, nous le ferons dans un cadre concerté avec les partenaires sociaux."
-Emmanuel Macron

 

Le président de la République renvoie donc encore une fois au dialogue social la délicate mission de préparer le "débranchement" des aides qui maintiennent artificiellement en vie un certain nombre d'entreprises françaises. Quoi qu'il en soit, les dispositifs de soutien s'orientent assurément vers du cas par cas. Bercy serait néanmoins en train de réfléchir à des "nouveaux outils" pour continuer à accompagner au mieux les entreprises lors de la reprise : invité sur BFM Business, Olivier Dussopt, le ministre chargé des Comptes publics, a reconnu que le risque majeur de cette sortie de crise consiste en une probable explosion des défaillances d'entreprises. "Notre priorité, c'est de faire en sorte que toutes les entreprises viables qui rencontrent des difficultés conjoncturelles, nous devons les aider", a-t-il déclaré au micro de la radio économique. "Nous travaillons à mettre en place des dispositifs comme les prêts participatifs, et d'accompagnement spécifique pour une meilleure détection des entreprises en difficulté, en mobilisant les outils qui existent et nous regardons s'il y a une nécessité de créer de nouveaux outils pour cette période de reprise." Ces derniers pourraient ainsi concerner "l'accompagnement, les fonds propres, la trésorerie", sans plus de précisions.

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