ENVIRONNEMENT. La secrétaire d'Etat à la Transition écologique Emmanuelle Wargon a achevé sa tournée des quatre dernières centrales à charbon de France en visitant ce 30 janvier 2020 le site de Gardanne, dans les Bouches-du-Rhône. Bien que l'installation va fermer, l'Etat financera une étude pour une éventuelle reconversion.

La boucle est bouclée. Ce 30 janvier 2020, la secrétaire d'Etat à la Transition écologique Emmanuelle Wargon a achevé sa tournée des quatre dernières centrales à charbon de France, qui doivent toutes fermer d'ici 2022 en vertu d'une promesse du candidat Macron à la présidentielle de 2017, en visitant le site de Gardanne, dans les Bouches-du-Rhône. Les syndicats, inquiets de l'avenir des 250 salariés de l'installation, avaient amorcé un mouvement de grève le 7 décembre 2018 qui a interrompu l'activité de l'usine pendant 195 jours, d'après la direction de GazelEnergie, qui assure par ailleurs dans un communiqué que la centrale "n'a quasiment pas produit d'électricité depuis un an". La CGT avait quant à elle demandé de réaliser une étude de faisabilité, dont le coût est estimé à 120.000 €, pour plancher sur les solutions de reconversion. En déplacement à Marseille, Emmanuelle Wargon a indiqué que l'Etat et son bras armé, la Caisse des dépôts, voulaient faire "un geste de bonne volonté et d'apaisement", en annonçant le financement intégral de cette fameuse étude. L'exploitant aurait aussi dû participer à cette prise en charge, mais ce ne sera finalement pas le cas.

 

 

En compagnie d'élus locaux et d'entreprises, la secrétaire d'Etat a donc signé un "document intermédiaire qui symbolise [leur] avancée sur des projets précis", et a également évoqué, dans une logique d'accompagnement de la fermeture de la centrale, le développement d'une filière bois et de la technologie de l'hydrogène, ainsi que d'entreprises spécialisées dans "la mobilité douce". L'extension de la partie "biomasse" du site de Gardanne pourrait constituer une solution, "mais on doit continuer à travailler sur l'approvisionnement", a relativisé Emmanuelle Wargon, "car on ne peut pas accepter de fonctionner avec des entreprises qui participent à la déforestation" pour alimenter la centrale en bois. Les syndicalistes de la CGT n'ont pas souhaité participer à cette réunion, mais la membre du Gouvernement s'est tout de même entretenue avec une délégation en marge de la rencontre. "J'espère que c'est le début d'un dialogue constructif", a relevé la secrétaire d'Etat. Pour rappel, les trois autres centrales à charbon encore en activité dans l'Hexagone doivent elles aussi fermer : celle du Havre (Seine-Maritime) en 2021, celle de Saint-Avold (Moselle) en 2022 ; celle de Cordemais (Loire-Atlantique) fonctionnera à bas régime à compter de 2022 et jusqu'en 2024, voire 2026.

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