LOGEMENT SOCIAL. Alors que la publication des rapports de l'IGF et du Medef ne devrait plus tarder, l'ex-1% Logement est pourtant apparu plutôt sur la défensive lors de sa convention annuelle nationale de ce mardi 26 novembre.

Est-ce l'imminence de la publication de rapports sur son fonctionnement ? Toujours est-il qu'Action Logement a adopté une posture plutôt défensive lors de sa convention annuelle nationale, qui s'est déroulée ce mardi 26 novembre à Paris. Bruno Arcadipane, président de l'ex-1% Logement, a planté le décor en affirmant que "ces douze derniers mois ont été l'occasion, pour certains, de se livrer à de l'Action Logement "bashing."" "Nous faisons, contrairement à ce qu'on dit, beaucoup", a renchéri le patron de l'organisme géré à parité par le patronat et les syndicats. Bruno Arbouet, directeur général d'Action Logement, lui a fait écho, estimant que "nous, partenaires sociaux, pouvons être amenés à considérer certains actes [de l'Etat, présent au conseil d'administration du groupe ; Ndlr] comme du mépris." Un Etat que Bruno Arbouet a qualifié "d'impécunieux" et qui, selon lui, "n'hésite pas à se comporter de façon archaïque." Une allusion à la ponction de 500 millions d'euros effectuée par le Gouvernement sur les comptes d'Action Logement, qui affichait une trésorerie de 8,3 milliards d'euros fin 2018, dans le cadre du projet de loi de finances pour 2020.

 

 

"Il y a déjà eu de telles ponctions dans le passé, il faudra qu'on m'explique comment 2019 peut être qualifiée d'approche budgétaire d'Action Logement par l'Etat, alors que cette année a vu le lancement du plan d'investissement volontaire (PIV) de 9 milliards d'euros", a rétorqué Julien Denormandie, lors d'un point presse. Le ministre du Logement a en outre mis "quiconque au défi de voir une once de mépris" dans ses propos au sujet d'Action Logement. En précisant qu'on "peut se dire les choses tout en ayant une certaine retenue sur le sens des mots employés."


Des rapports dont la publication est imminente

 

Peut-être les mots employés par l'état-major d'Action Logement ont-ils dépassé sa pensée, et sans doute a-t-il de quoi faire montre d'une certaine nervosité. Selon plusieurs sources proches du dossier, les rapports de l'Inspection générale des finances et du Medef sur le fonctionnement d'Action Logement devraient être publiés à la fin du mois. Un pré-rapport de l'Ancols (agence nationale de contrôle du logement social) sur le même sujet, dont Batiactu avait révélé la teneur, critique sur l'exercice de la gouvernance de la filiale Action Logement Services, est déjà entre les mains de l'organisme paritaire. Tout comme celui de la Cour des Comptes, parvenu à Action Logement la semaine du 12 novembre, d'après l'une des sources. "J'ai suivi de près l'élaboration de ces rapports. Un rapport n'est pas la position du gouvernement mais il est fait pour répondre à des questions qui peuvent être légitimes", a déclaré Julien Denormandie. Dans le contexte de la réforme de l'organisation d'Action Logement engagée en 2017, "sa gouvernance, sa relation avec l'Etat, sa capacité à relever ce grand défi peuvent peut-être faire l'objet d'améliorations, on peut toujours s'améliorer", a précisé le ministre. "Il est complètement légitime qu'on soit auditionnés, contrôlés. Nous avons rencontré un certain nombre de difficultés. L'Ancols, l'IGF, la Cour des Comptes vont probablement préconiser un certain nombre de points d'ajustement", a réagi Bruno Arbouet, affirmant être "plutôt serein" sur ce sujet.

 

 

Serein, le comité d'entreprise d'Action Logement l'est moins, qui, d'après nos informations, a rendu le 24 octobre un avis défavorable sur le plan stratégique et organisationnel 2019-2022 d'Action Logement Services, sa filiale chargée de collecter la participation des entreprises à l'effort de construction. Selon une source proche du dossier, la direction générale aurait formulé un projet de réponse de 5 à 6 pages au CE, dans laquelle elle s'emploierait à le rassurer, entre autres, sur les conséquences du PIV sur la situation financière d'Action Logement. Autre épine dans le pied de l'organisme paritaire, le syndicat CGT a boycotté la convention de ce mardi, invoquant notamment la nécessité de revoir la gouvernance du groupe, d'après la lettre HCL du 25 novembre. "Il n'y a pas de rupture du tout (avec la CGT)", a assuré Bruno Arcadipane. Tout en confessant qu'il aurait "préféré qu'ils soient là."

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