INVESTISSEMENT. Les dirigeants d'Action Logement, en présence du ministre Julien Denormandie ont présenté le 30 avril leur Plan d'investissement volontaire, dans une version plus détaillée, pour une entrée en application de certaines mesures dès cet été.

L'organisme paritaire du 1% Logement a déroulé par le menu le Plan d'investissement volontaire de 9 milliards d'euros, annoncé en janvier dernier en pleine crise des gilets jaunes. La consolidation de ce plan, qui avait un temps reçu un accueil froid de Bercy, intervient au même moment où les bailleurs sociaux signaient le pacte d'investissement pour le logement social.

 

Pour le président d'Action Logement Bruno Arcadipane, "nous avons trouvé une solution pérenne qui donne à notre secteur une visibilité sur trois années". Côté financier, le montage prévoit un tiers de subventions, d'un tiers de prêts bonifiés et du dernier tiers de fonds propres. Sur les 9 milliards totaux, 6 milliards feront l'objet d'un recours au marché de la dette obligataire, a développé Bruno Arbouet, directeur général d'Action Logement.

 

Après la signature de cet accord avec le gouvernement le 25 avril dernier, Action Logement a détaillé ses sept axes d'action en faveur du logement et de la mobilité des salariés. Certains d'entre eux seront opérationnels dès le début de l'été, notamment les volets d'aide à la rénovation énergétique et à la mobilité.

 

Adaptation des salles de bain

 

Dotée d'une enveloppe d'un milliard d'euros, l'aide associera subventions et prêts qui s'élèveront respectivement à 20.000 euros et 30.000 euros maximum, et peut être cumulée à d'autres aides notamment celles de l'Anah.

 

Pour accompagner la mobilité des salariés souhaitant se rapprocher de leur lieu de travail, Action Logement versera une "prime mobilité" de 1.000 euros à partir de juillet 2019. Cette mesure qui cible 100.000 salariés est conditionnée aux ressources : un revenu net fiscal allant jusqu'à 1,5 fois le SMIC pour une personne, ou deux SMIC pour un couple.

 

Plusieurs axes d'investissement se concentrent sur l'adaptabilité et la mutation des logements. Un budget d'un milliard d'euros financera la mise aux normes de salles de bains pour des retraités modestes, comprenant les travaux de transformation de baignoire en douche, ou la pose de sanitaires adaptés aux contraintes de mobilité réduite. Une mesure qui tient cher au ministre Julien Denormandie, qui a salué un plan "témoin de la force du paritarisme, et de la possibilité d'un dialogue étroit entre Etat et syndicats".

 

Mesure phare de la loi Elan, la transformation de locaux vacants en logements sera mise en place par Action Logement via une société foncière dédiée. "Nous avons d'ores et déjà identifié 135.000 m² de bureaux vacants", affirme Bruno Arcadipane, qui chiffre à 24.000 le nombre de logements constructibles en zones tendues.

 

Soutien à l'exploitation des bailleurs sociaux

 

Cosignataire du pacte d'investissement pour le logement social, Action Logement entend également consacrer 1,520 milliard d'euros à l'équilibre d'exploitation des bailleurs sociaux. Elle entend notamment acquérir des titres participatifs dans les Offices publics de l'habitat qui ne peuvent être recapitalisés par des actionnaires privés.

 

Un volet habitat indigne est également prévu dans le Piv d'Action Logement, avec une implication dans les copropriétés dégradées ou très dégradées à hauteur de 145 millions d'euros. Action Logement attribuera également des prêts ou dotations par le biais de sa filiale Association foncière logement (AFL) pour la réhabilitation de logements indignes en centre-ville.

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