LOGEMENT. A la date du 1er octobre, l'organisme paritaire avait engagé 142 millions d'euros dans le cadre d'Action Coeur de Ville. Action Logement doit apporter 1,5 milliard d'euros à ce programme de revitalisation des centres de villes moyennes sur la période 2018-2022.

Un an après le lancement d'Action Cœur de Ville, l'heure est à un premier bilan. Action Logement, qui finance ce programme national de revitalisation des centres de 222 villes moyennes, aux côtés de la Caisse des dépôts et de l'Anah (agence nationale de l'habitat), a annoncé jeudi soir avoir engagé 142 millions d'euros à la date du 1er octobre. Une somme qui représente moins de 10% du total de 1,5 milliard d'euros que l'ex-1% Logement s'est engagé à investir sur cinq ans, de 2018 à 2022, dans des opérations d'acquisition-réhabilitation d'immeubles de logements à vocation locative.

 

 

"1,5 milliard d'euros sur cinq ans, cela correspond à 300 millions d'euros par an, le compte n'y est pas", observe logiquement un bon connaisseur du dossier, évoquant "un problème de concrétisation." Action Logement affirme dans son communiqué que ce bilan est "conforme au calendrier prévisionnel de déploiement." Le programme Action Cœur de Ville, "soumis au temps long de l'immobilier, poursuivra avec intensité son déploiement", ajoute l'organisme paritaire.

 

Les municipales risquent de freiner les bonnes volontés

 

 

La lenteur relative du déploiement des engagements "n'est (d'ailleurs) pas seulement du fait d'Action Logement", nuance la source. De fait, c'est aux 222 communes du programme Action Cœur de Ville que le ministre du Logement a mis un petit coup de pression, le 1er octobre. Dans le cadre des deuxièmes Rencontres Cœur de ville organisées par la Banque des Territoires (groupe CDC) à Arras (Pas-de-Calais), Julien Denormandie a estimé que "les 18 prochains mois doivent être ceux de la mise en œuvre très volontariste de la politique Action Cœur de ville", après 18 mois qui ont "amorcé la pompe", au cours desquels 616 millions d'euros ont été engagés. Pour rappel, le programme Action Cœur de Ville prévoit un total de 5 milliards d'euros de financements sur la période 2018-2022.

 

La plupart des outils nécessaires à sa mise en oeuvre sont opérationnels, avait insisté le ministre, pressant les élus locaux d'y "aller à fond." Et Julien Denormandie de citer les opérations de revitalisation du territoire (ORT) créées par la loi Elan et le décret du 26 juillet 2019, qui permettent aux maires de suspendre pendant trois ans les autorisations d'exploitations commerciales en périphérie des ORT, et de mettre en œuvre le dispositif Denormandie d'incitation fiscale à l'investissement immobilier dans l'ancien. Mais la perspective de changements d'équipes municipales, à l'issue des élections de 2020, risque de freiner les bonnes volontés.

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