AMENAGEMENT. Ce mardi 28 mai 2019, des élus parisiens ont remis à la maire de la capitale, Anne Hidalgo, un rapport sur le devenir du périphérique encerclant la Ville Lumière. Une quarantaine de mesures ont ainsi été présentées pour transformer "cette autoroute urbaine en boulevard urbain à horizon 2030". Précisions.

Voilà un document qui va relancer le débat sur l'état des routes et du trafic parisiens : ce mardi 28 mai 2019, la Mission d'information et d'évaluation du Conseil de Paris sur le devenir du périphérique a rendu son rapport à la maire PS de la capitale, Anne Hidalgo. Ce groupe de travail, présidé par Laurence Goldgrab (du groupe RGCI - Radicaux de gauche, centre et indépendants) et avec Eric Azière (du groupe UDI-Modem) comme rapporteur, a effectivement planché pendant cinq mois sur le boulevard périphérique de Paris, inauguré en 1973 et axe routier majeur de la métropole francilienne, emprunté quotidiennement par 1,2 million de véhicules et auprès duquel résident 400.000 habitants. Mais à l'heure où le trafic automobile génère de plus en plus de nuisances sanitaires et environnementales, l'idée est surtout de mettre en oeuvre des mesures conciliant la capitale et les communes limitrophes, le périphérique étant souvent perçu comme une "fracture" entre deux mondes.

 

 

"Renforcer les liens entre Paris et ses voisins"

 

Il en ressort donc un rapport comprenant une quarantaine de mesures "unanimement soutenues" selon le communiqué de la Ville de Paris. Leur objectif : "transformer cette autoroute urbaine en boulevard urbain à horizon 2030, de façon à tenir compte du défi climatique, à renforcer les liens entre Paris et ses voisins, et à améliorer le cadre de vie des riverains". Lors de la remise du dit rapport, Anne Hidalgo s'est félicitée de "cette méthode de travail résolument collective qui a permis de faire émerger un consensus inédit", et considèrent les mesures avancées comme "parfaitement cohérentes et dans le prolongement des actions engagées par l'équipe municipale depuis 2014". "Si nous voulons effacer cette frontière entre Paris et ses voisins, il nous faut avancer tous ensemble", a ajouté l'édile.

 


 

Alors, concrètement, quelles sont les principales mesures du rapport ? Tout d'abord, il fixe comme objectif de mettre en place une gouvernance partagée dès 2020. Pour ce faire, les élus proposent de lancer à compter de cette date une étude, qui sera par la suite renouvelée tous les 5 ans, destinée à recueillir (par le biais de capteurs notamment) des données sur les déplacements, les habitudes et les profils des usagers du périphérique. Il est aussi prévu de créer une structure de coopération, de pilotage et de financement, qui regrouperait les partenaires publics ainsi que les collectivités concernées. Parallèlement, une commission verra le jour pour étudier les projets visant à transformer le boulevard, et ceux à vocation urbanistique. Et pour compléter le tout, un groupe de pilotage associant Paris et les communes limitrophes sera institué, et complètera la réflexion déjà engagée par le Forum métropolitain du Grand Paris sur les infrastructures franciliennes.

 

Baisser la vitesse à 50 km/h sur le périphérique, à 70 km/h sur les axes limitrophes, et réduire les déplacements pendulaires

 

Ensuite, et c'est là où les automobilistes vont probablement pester, le rapport ambitionne aussi quelques mesures plus "radicales" d'ici 2024 : créer une voie réservée pour les transports en commun, particulièrement les navettes autonomes, le covoiturage, les véhicules propres et de secours ; abaisser la vitesse à 50 km/h ; interdire l'accès aux véhicules poids-lourds en transit ; fermer temporairement le périphérique pour expérimenter de nouveaux usages, type fêtes populaires ou concours d'idées citoyennes... Une autre proposition fera sans aucun doute bondir les Franciliens : la réduction de la vitesse maximale à 70 km/h des axes autoroutiers et des voies rapides qui ceinturent Paris à l'intérieur de l'A86, ce qui concernerait donc l'A86 et les tronçons de l'A1, A103, A4, A6, A13 et A14 qui serpentent entre l'A86 et Paris.

 

Par ailleurs, le rapport veut demander à l'Etat de renforcer ses actions contre la pollution liée au trafic, et à la région Ile-de-France de développer un réseau de bus propres à haute fréquence reliant banlieue à banlieue. L'aménagement de gares multimodales, l'instauration d'un Plan vélo cohérent entre Paris et les autres communes, et la réduction des déplacements pendulaires sont également au programme. Sur ce dernier point, les édiles préconisent de développer les centres de travail partagé, de transformer les infrastructures désaffectées en lieux de logistique ou de fabrication, mais aussi de prendre en compte, dans la mesure du possible, le lieu de travail dans la procédure d'attribution des logements sociaux.

 

 

Réduction du nombre de voies à 3, végétalisation et "délestage" sur les autres moyens de transports

 

Dernier axe du rapport sur le boulevard périphérique parisien : les mesures à adopter à l'horizon de 2030. Dans cette catégorie, on retrouve la réduction du nombre de voies à 3, dont celle réservée aux véhicules cités plus haut, ainsi que la végétalisation des parois, du terre-plein central et des nouveaux murs anti-bruit qui auront été installés entre-temps. L'enjeu résidera en outre dans les moyens de transports alternatifs qui auront - théoriquement - vu le jour d'ici là : le Grand Paris Express, les lignes de métropolitain prolongées, le réseau de bus remodelé, les nouvelles lignes de tramways... Enfin, les élus ont suggéré d'ouvrir une large trame urbaine composée d'espaces verts.

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