ROUTES. Gaspard Gantzer, ancien conseiller en communication de François Hollande et président du mouvement "Parisiennes, Parisiens", a rédigé une tribune publiée dans le Monde dans laquelle il propose de détruire le périphérique.

A un an et demi des élections municipales, les questions de mobilité sont d'ores et déjà au cœur des premières propositions des candidats. Dans une tribune publiée le 12 octobre 2018 dans le Monde, l'un d'entre eux, Gaspard Gantzer, ancien conseiller en communication de François Hollande et président du mouvement "Parisiennes, Parisiens", propose de démolir le périphérique. "Nous sommes en 2018, et le moment est venu d'abattre ce nouveau "mur murant Paris" qu'est le boulevard périphérique. Le moment est venu de le remplacer par un projet majeur de développement urbain, reliant le "Vieux Paris" au "Nouveau Paris"", explique le candidat à l'hôtel de ville. Il précise que "cette barrière de béton, longue de 35 kilomètres, est aujourd'hui la principale source de pollution à Paris, ne fluidifie même pas le trafic tant le périphérique est congestionné du matin au soir et, pour couronner le tout, coupe le Grand Paris en deux". Gaspard Gantzer ajoute également que "la suppression puis l'aménagement du périphérique reviennent à rebâtir 5 % de la superficie de la capitale, c'est l'équivalent d'un arrondissement".

 

Prévoir une réorganisation des transports

 

Néanmoins, deux questions se posent pour le candidat : comment le démolir, à quel coût et que faire du million de véhicules qui l'empruntent chaque jour ? Tout d'abord, il répond que le processus "démarrera dès mars 2020, avec des objectifs et des projets clairement définis : logements, bureaux, espaces verts, équipements sportifs et culturels. Mais faisons-le dans l'ordre : études spécifiques, concertation avec les élus, consultation de la population dès 2020, mise en place d'un réseau de transport alternatif entre 2020 et 2030, couplé avec l'aide à l'évolution des pratiques de mobilités. (…) Puis, seulement, la fermeture de certains tronçons et le lancement des premières opérations de démolition en 2022-2024 pour viser un remplacement définitif de l'ensemble à horizon 2035". Il précise également que les communes limitrophes auront un rôle à jouer dans l'établissement d'un calendrier et de la méthode, expliquant que "396.000 personnes habitent à moins de 400 mètres" du boulevrad circulaire.

 

"Non seulement la destruction du périphérique ne coûtera rien aux Parisiens, mais, à l'inverse, cela rapportera de l'argent. Mieux encore : dynamiter le périphérique coûte moins cher que d'acheter des logements privés pour les transformer en logements sociaux", indique ensuite Gaspard Gantzer. Il ajoute que la suppression du boulevard, plutôt que sa couverture, va permettre de revenir à un coût standard d'un espace aménagé à Paris, soit entre 50 et 200 euros le m² pour un terrain viabilisé et jusqu'à 500 euros le m² s'il est mis en paysage. Enfin, il estime que "prévoir aujourd'hui la réorganisation des transports, c'est prévoir l'avenir. N'attendons pas vingt ans, pensons ces changements dès maintenant. Les solutions ne manquent pas : Grand Paris Express, prolongement de la ligne 10 du métro jusqu'à Ivry, bouclage du tramway, auto-partage efficace et mobilité électrique, renforcement de l'A86 et utilisation de la Seine comme mode de transport à l'échelle du Grand Paris". En plus de cela, le candidat réfléchit à la création d'une rocade liée à une partie de l'A86 qui inclura une voie rapide pour véhicules électriques autonomes, idée proposée par l'architecte Roland Castro. "Le Grand Paris de nos rêves est à notre portée. Ne nous arrêtons pas à 35 kilomètres du bonheur", conclut le président de "Parisiennes, Parisiens".

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