FRAUDES. En collaboration avec l'agence européenne de répression de la criminalité, l'Inspection française du travail a mené plus de 450 contrôles contre le travail illégal et la traite d'êtres humains du 14 au 20 septembre 2020. Le BTP fait partie des secteurs d'activité examinés en priorité.

C'est ce qu'on appelle une opération "coup de poing" : du 14 au 20 septembre 2020, les services de l'Inspection du travail ont participé à plus de 450 interventions pour contrôler les conditions de travail et d'emploi de plus de 1.800 salariés, tous secteurs d'activité confondus. Menées en collaboration avec l'agence européenne de répression de la criminalité, Europol, mais aussi avec l'Office central de lutte contre le travail illégal de la Gendarmerie nationale, la Police nationale, la MSA (Mutualité sociale agricole), le réseau des Urssaf (Unions de recouvrement des cotisations de Sécurité sociale et d'allocations familiales), les Dréal (Directions régionales de l'environnement, de l'aménagement et du logement) et les ARS (Agences régionales de santé), ces opérations ont pris place en métropole comme en Outre-mer et ont ciblé en priorité les secteurs les plus exposés à ces problématiques, de surcroît aggravées par la crise du Covid-19 : le BTP, l'agriculture ou encore les transports ont ainsi fait l'objet d'une attention toute particulière.

 

 

Arrêté au 2 octobre, le bilan provisoire recense plus de 155 infractions au Code du travail. Le ministère du Travail, qui ne donne pas le détail par secteur d'activité, précise que cinq "situations caractérisées de traite des êtres humains" ont été constatées, et qu'une vingtaine de "situations d'hébergement indigne" ont immédiatement entraîné le "relogement" des salariés par leur employeur ou par son donneur d'ordre, "dans le cadre de son obligation de vigilance". D'autres types de procédures seraient également "en cours", sans plus d'indications.

 

48.800 contrôles contre le travail illégal en 2019

 

 

Rappelant que le recours au travail illégal constitue un "préjudice" aussi bien pour les employeurs et les employés que pour la collectivité elle-même, et qu'elle génère une "distorsion de concurrence" entre les entreprises, l'Inspection du travail met en avant son "plan national de lutte contre le travail illégal", qui ambitionne de mettre les moyens adéquats pour tenter d'atténuer le fléau. Un sujet qui fait d'ailleurs partie des quatre priorités du ministère, avec la santé et la sécurité au travail, la fraude au travail détaché et l'égalité professionnelle. Après 33.691 interventions en 2018, l'Inspection du travail est montée jusqu'à 48.842 contrôles contre le travail illégal en 2019.

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