FINANCEMENT. Le ministre du Logement, Olivier Klein, a justifié chez nos confères de Sud radio pourquoi le gouvernement n'avait pas retenu des amendements proposés par l'opposition, prévoyant 12 milliards d'euros supplémentaires pour la rénovation énergétique. Une prise de position qui a fait tiquer plusieurs acteurs du secteur, dont la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb).


"Aujourd'hui, nous sommes certains de ne pas savoir comment dépenser 12 milliards d'euros" supplémentaires qui seraient investis dans la rénovation énergétique des bâtiments. C'est la prise de position du ministre du Logement, Olivier Klein, chez nos confrères de Sud radio, ce 4 novembre 2022. Cette somme avait été proposée, pour rappel, dans le cadre des discussions autour du Budget 2023, par deux amendements proposés et votés par l'opposition, mais retoqués par le Gouvernement. Olivier Klein a ainsi repris les deux arguments déjà évoqués par la Première ministre : ces 12 milliards auraient été prélevés sur des mesures de bouclier tarifaire ; et la filière des entreprises et artisans du bâtiment ne serait pas dimensionnée pour réaliser les travaux déclenchés par un tel appel d'air. "Cela ne servait à rien de mettre autant d'argent", affirme également Olivier Klein. Des propos qui posent question, à l'heure où les défis ne manquent pourtant pas en la matière : calendrier d'interdiction à la location des logements mal isolés, rénovation du parc social et des bâtiments publics, plan de sobriété, déploiement du réseau France rénov' et sécurisation de ses financements, pour n'en citer que quelques uns.

 

"Nous ne manquons pas de bras !", réagit la Capeb

 

Quoi qu'il en soit, l'argument selon lequel la filière bâtiment ne serait pas prête à effectuer les travaux a le don d'exaspérer Jean-Christophe Repon, président de la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb). "C'est un peu fort de café, puisque nous sommes déjà passé de 200.000 gestes annuels de rénovations énergétiques par an, à 700.000 grâce aux financements de MaPrimeRénov', tout en disposant, grosso modo, du même nombre d'artisans RGE sur la période", réagit-il pour Batiactu. Il avance par ailleurs que la part relativement faible des artisans labellisés (59.000 en 2021) prouve au contraire qu'un important réservoir de TPE est disponible pour investir ce marché. "Nous disposons d'un potentiel de 560.000 entreprises artisanales, au total, qui pourraient répondre à la demande et faire des travaux de rénovation énergétique, isoler, ventiler et gérer la consommation d'énergie, en respectant les règles de l'art. Nous ne manquons donc pas de bras, ni de compétences." La Capeb demande également une simplification du RGE, avec des contrôles "a posteriori", pour entraîner davantage d'artisans dans la logique.

 

 

Mais le son de cloche est toutefois différent
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