CHANTIER. EDF a fait ce 25 septembre 2019 un point d'étape sur le projet de construction d'Hinkley Point C (HPC), un réacteur nucléaire à eau pressurisée de nouvelle génération (EPR) basé en Grande-Bretagne. Travaux de terrassement et adaptation à la réglementation locale ont engendré un nouvel alourdissement de la facture, et la rentabilité du projet recule encore.

C'est un autre chantier d'EDF qui accuse de nouveaux surcoûts en cette journée du 25 septembre 2019 : le projet Hinkley Point C (HPC), qui doit accueillir en Grande-Bretagne un réacteur nucléaire à eau pressurisée de nouvelle génération (EPR), devrait voir sa facture finale osciller entre 24,2 et 25,4 milliards d'euros, ce qui correspond à une augmentation comprise entre 2,1 et 3,2 milliards d'euros en comparaison aux précédentes évaluations. Ce constat s'inscrit dans le cadre d'une revue des coûts, du calendrier et de l'organisation globale du chantier amorcée par EDF après l'achèvement du radier de l'îlot nucléaire de l'unité n°1 du site, en juin dernier. A cette occasion, l'énergéticien a confirmé que le "prochain jalon" des travaux correspondra bel et bien à l'achèvement du radier de l'unité n°2, prévue pour juin 2020. En revanche, le risque d'un retard de la livraison de ces unités 1 et 2 "s'est accentué", lequel est estimé à 15 et 9 mois respectivement.

 

 

Le retard de livraison des unités 1 et 2 pourrait bien causer un nouveau surcoût et une autre baisse de la rentabilité

 

Dans un communiqué, EDF explique les raisons de cet alourdissement de facture : "Les surcoûts résultent essentiellement des conditions de sol difficiles, ayant rendu les travaux de terrassement plus coûteux que prévu, de la révision des objectifs des plans d'actions opérationnels, et des coûts supplémentaires liés à la mise en oeuvre du design fonctionnel d'une tête de série adaptée au contexte réglementaire britannique". Une mauvaise nouvelle qui impacte la rentabilité du projet HPC, dont le taux est désormais estimé entre 7,6% et 7,8%. Qui plus est, si le retard de livraison des unités 1 et 2 est confirmé, le surcoût pourrait se chiffrer cette fois à environ 700 millions d'euros, et le taux de rentabilité prévisionnel d'EDF se rétracterait encore de 0,3%.

 

 

Pour autant, l'énergéticien assure maintenir le cap du chantier de l'EPR britannique : "Le management du projet reste mobilisé sur l'objectif du début de production d'électricité par l'unité n°1 fin 2025. A ce titre sont mis en oeuvre, sous l'autorité de la direction du programme, des plans d'action opérationnels impliquant les équipes d'ingénierie du groupe EDF en Grande-Bretagne et en France, les constructeurs des bâtiments et des ouvrages annexes, et les fournisseurs d'équipements et de systèmes dans l'ensemble de la chaîne de fourniture." A la suite de cette annonce, le titre EDF a chuté ce jour de 6,59% après clôture de la Bourse.

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