JUSTICE. Nouvel épisode dans le feuilleton juridique opposant l'architecte Jean Nouvel et la philharmonie de Paris : une information a été ouverte pour "favoritisme, prise illégale d'intérêts, détournements de fonds publics, concussion, faux et usage de faux".

L'architecte français Jean Nouvel a obtenu l'ouverture d'une information judiciaire dans le litige financier qui l'oppose à la philharmonie de Paris sur le chantier de la prestigieuse salle de concert, assure l'agence France presse ce 22 mars 2021, citant des "sources concordantes". L'architecte avait déposé une plainte en octobre 2019 contre l'établissement public chargé de gérer la salle, qui lui réclame 170 millions d'euros pour les surcoûts survenus lors du chantier, dont 110 millions d'euros de pénalités de retard.


Une politique de "diabolisation" de l'architecte

 

 

Une information judiciaire, reprenant les infractions visées dans la plainte, a été ouverte pour "favoritisme, prise illégale d'intérêts, détournements de fonds publics, concussion, faux et usage de faux" le 12 février et un juge d'instruction a été désigné pour mener les investigations, a confirmé à l'AFP le Parquet national financier (PNF). Sollicitée par l'AFP, la philharmonie de Paris n'a pas souhaité faire de commentaire. Les avocats de l'architecte, contactés par l'agence, assurent de leur côté qu'ils ont "pleine confiance" dans le fait que "le magistrat instructeur identifiera les responsables des infractions commises à la philharmonie au préjudice de Jean Nouvel et des Ateliers Jean Nouvel". Ils assurent par ailleurs qu'une "politique de diabolisation de l'architecte" a eu cours, avec en face des "faveurs accordées aux entreprises".

 

 

 

Alors que le budget de départ du projet se situait à 173 millions d'euros, le coût final a été de 386 millions d'euros. Les explications par rapport à ce dépassement diffèrent selon l'interlocuteur. Pour les ateliers Jean Nouvel, ce dépassement s'explique par la "gestion défaillante" de la philharmonie de Paris. Pour l'établissement public, la faute en revient à l'architecte pour sous-évaluation des coûts et modifications permanentes du projet.

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