CONFIDENCES. Dans une interview accordée au journal Le Monde, l'architecte revient sur des moments difficiles, ses faillites et la construction de la Philharmonie de Paris notamment.

C'est un grand nom de l'architecture française. Depuis plus de 30 ans, Jean Nouvel exerce son art en France et à travers le monde. Récemment, il a encore fait parler de lui à l'occasion de l'inauguration du Louvre Abu d'Abi, qu'il a imaginé.

 

 

Si l'architecte français s'est illustré à travers des édifices remarquables comme l'institut du Monde Arabe ou le musée du Quai Branly, il a cependant traversé des passages difficiles. Dans une interview du quotidien Le Monde, datée du 7 janvier 2018, Jean Nouvel se confie sur les moments compliqués de sa vie professionnelle. Selon lui "la maladie de notre métier, ce sont les concours" ajoutant que "par la force des choses" il est "devenu une bête à concours". Mais il rappelle qu'on ne gagne pas toujours et que cela peut avoir des conséquences fâcheuses, comme ce fut le cas pour le projet de Tour à La Défense qui l'a mis en faillite. "On s'est retrouvé avec une équipe de 150 personnes sur les bras, des dettes, des études qui avaient été payées au minimum...", raconte l'architecte.

 

La Philharmonie de Paris, "le plus grand traumatisme" pour Jean Nouvel

 

Il évoque également, la réalisation de la Philharmonie de Paris. "Une humiliation totale" pour Jean Nouvel qui parle même du "plus grand traumatisme" de sa vie. A notre consoeur, Pascale Krémer, il raconte comment cela s'est passé, du projet à la réalisation, et livre son sentiment en le voyant terminé : "C'est comme un texte bourré de fautes d'orthographe". Mais il ne baisse pas les bras "j'ai toujours l'ambition de le corriger, parce que l'acoustique y est très satisfaisante. Ce bâtiment peut devenir le Pompidou de la musique, qu'il devait être".

 

 

Mais heureusement depuis, il y a eu le Louvre d'Abu d'Abi pour Jean Nouvel. "On est revenu à un bâtiment où le rôle de l'architecte est respecté. Il est bâti correctement", dit-t-il expliquant que "c'est un lieu d'urbanité, une agora arabe, avec un jeu de lumières lié à des coupoles et des dômes construits par couches. Les visiteurs auront plaisir à y aller parce que rien de cela n'existe ailleurs. Le culte de la beauté, l'invention, la surprise, le mystère, voilà, l'architecture, c'est tout ça. Un art utile, mais un art. Nécessaire à tous."

 

Lors de cet entretien, l'architecte évoque aussi son parcours et sa vision de l'architecture "la recherche de la meilleure solution à un problème particulier".

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