APPROVISIONNEMENT. Ce mercredi 28 août 2019, une réunion rassemblant pouvoirs publics, transporteurs routiers et pétroliers s'est tenue afin de limiter les dégâts d'une éventuelle pénurie de bitume qui se profile à l'horizon pour les chantiers de travaux publics. L'Union française des industries pétrolières (Ufip) revient pour Batiactu sur la situation qui, même si elle s'améliore, reste tendue.

Comme Batiactu en avait déjà parlé, une possible pénurie de bitume menace l'activité des entreprises de travaux publics à compter de la mi-septembre 2019. Plusieurs facteurs, à la fois conjoncturels et structurels, seraient à l'origine de ce phénomène : la surchauffe de chantiers d'infrastructures durant la période estivale, le nombre restreint de raffineries en France métropolitaine, ou encore la réduction du nombre de chauffeurs routiers habilités à transporter des matières dangereuses, dont le pétrole fait justement partie. Ce mercredi 28 août, une réunion rassemblant pouvoirs publics, transporteurs et pétroliers s'est tenue pour tenter de trouver des solutions pérennes à cette situation qui n'est pas nouvelle.

 

 

Contactée par Batiactu, l'Union française des industries pétrolières (Ufip), qui a participé à cette réunion, revient sur les causes et conséquences de ces éventuelles difficultés d'approvisionnement : "La principale cause, c'est la concentration des chantiers dans le temps. Trop de travaux ont lieu simultanément". Une affluence de chantiers qui surcharge les calendriers, resserre les délais et ajoute de la complexité pour tous les acteurs de la chaîne. "Le problème étant que les projets ne sont pas très prévisibles, avec beaucoup de commandes effectuées au dernier moment", ajoute-t-on à l'Ufip. De fait, les délais de fourniture du bitume sont fonction de la programmation des chantiers. Ce qui fait dire aux professionnels concernés qu'il faudrait davantage d'anticipation et de prévisibilité dans les calendriers de travaux.

 

La demande en bitume devrait rester forte dans les prochains mois

 

 

Pour le reste, l'Ufip reconnaît que la diminution du nombre de raffineries implantées en France métropolitaine - huit, neuf en comptant celle installée aux Antilles - restreint aussi la marge de manoeuvre des industriels du pétrole. "Nous avons moins de souplesse. Mais nous, les pétroliers, sommes en bout de chaîne. Il y a des donneurs d'ordre en amont qui sont également concernés. Il nous faut plus de lisibilité à tous les niveaux."

 

Quoi qu'il en soit, la situation serait pour l'heure "en voie de normalisation", mais la demande en bitume devrait rester forte dans les prochains mois. "Le marché demeure tendu, avec très peu de marges de manoeuvre", insiste l'Ufip. "En revanche, les pouvoirs publics font leur travail : le ministère est tout à fait dans son rôle de coordination des acteurs." Affaire à suivre.

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