CONJONCTURE. Le mois de juin 2019 a été favorable aux entreprises de travaux publics : à l'image des conditions météorologiques, le contexte économique a été porteur, avec notamment une progression de 14,5% des facturations et de 2,1% des effectifs ouvriers depuis le début de l'année. Quelques indicateurs restent cependant mal orientés.

Le mois de juin 2019 a été marqué par une météo ensoleillée et chaude, avec même un épisode caniculaire d'une semaine. L'activité des entreprises de travaux publics sur la même période a globalement ressenti les mêmes effets, avec des indicateurs qui restent assurément au vert tandis que d'autres, moins performants, témoignent de quelques fragilités du secteur à surveiller. D'après la note de conjoncture de la Fédération nationale de travaux publics (FNTP) portant sur le mois de juin dernier, les chantiers réalisés ont augmenté de 10,4% sur cette période, en rythme annuelle, avec une progression du montant des facturations de 14,5% depuis le mois de janvier 2019. La période estivale, propice à la réalisation de certains projets, ainsi que l'approche des élections municipales de 2020, stimuleraient l'activité des TP, bien que les effets de la canicule aient pesé sur les plannings des entreprises, limitant parfois drastiquement l'intervention des ouvriers sur site. Sur un an, la hausse de l'activité serait tout de même de l'ordre de 11,2%.

 

 

De même, les prises de commandes ont bondi de 7% deuxième trimestre, par rapport à la même période de l'année précédente. Selon la FNTP, les marchés conclus souffrent cependant toujours d'un "effet de base" lié à l'attribution d'importants lots du Grand Paris Express début 2018 : ils se rétractent de 6,1% en cumul depuis janvier 2019. Les prévisions se veulent toutefois optimistes, avec une dynamique des appels d'offres de marchés publics progressant de 3% au cours du deuxième trimestre 2019.

 

Dans le domaine de l'emploi, les heures totales travaillées (cumulant les ouvriers permanents et les intérimaires) ont augmenté de 6,6% sur l'ensemble du semestre (+7,3% de janvier à juin), malgré un léger recul de 1,6% au mois de juin. Une baisse imputable à la forte hausse des heures chômées pour cause d'intempéries (+40% par rapport au mois de mai) en raison, là encore, de l'épisode caniculaire de la fin juin. L'intérim accuse moins fortement le coup, en s'octroyant même une hausse de 2,6% sur la période de janvier à juin 2019. Enfin, les effectifs poursuivent leur croissance, avec une progression de 2,1% au cours premier semestre.

 

 

"Si l'activité subit les conséquences de conditions climatiques difficiles en fin de période, elle bénéficie toujours d'un contexte porteur à neuf mois des prochaines élections municipales", commente la FNTP. "En dépit de difficultés de recrutement toujours prégnantes, la progression de l'emploi salarié reste élevée. Le maintien de cette dynamique nécessitera la mise en place d'une programmation des infrastructures ambitieuse au niveau national et une vision pluriannuelle des investissements locaux afin de lisser au maximum les effets de cycle qui pèsent sur les entreprises de travaux publics."

 

Une probable référence à la loi d'orientation des mobilités (LOM), portée par la ministre de la Transition écologique et des Transports, Elisabeth Borne, et qui est revenue à l'Assemblée nationale pour une nouvelle lecture après désaccord en commission mixte paritaire.

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