CONJONCTURE. Avec une hausse de 14,5% des facturations au mois de mai 2019 comparé à celui de 2018, les travaux publics bénéficient d'un climat des affaires toujours très favorable. La météo clémente ainsi que le niveau élevé des investissements locaux expliqueraient cette situation. Focus.

En mai 2019, le secteur des travaux publics aura fait ce qui lui plaît. Le montant des facturations a bondi de 14,5% ce mois-ci en comparaison au même mois de l'année dernière ; un chiffre qui grimpe même à +15,6% en cumul depuis janvier 2019. Le rythme des chantiers se maintient donc à un niveau élevé, et ne semble pas présenter d'essoufflement pour l'instant. Dans sa note de conjoncture mensuelle, la Fédération nationale des travaux publics (FNTP) explique cette situation favorable par la traditionnelle accélération des investissements communaux et de leurs groupements, à l'approche des élections municipales de 2020 ; ceci dit, les grands opérateurs affichent eux aussi un dynamisme dans de nombreux segments d'activité : Grand Paris Express, chantiers autoroutiers, Plan Très haut débit... Sur un an, les travaux publics profitent donc d'une activité en croissance de 11%. "Le mois de mai 2019 s'inscrit dans la continuité d'un début d'année porteur pour les TP : l'activité bénéficie de conditions climatiques favorables et du dynamisme de l'investissement local", précise la FNTP.

 

 

Depuis janvier dernier, les marchés conclus se rétractent cependant de 6,7%

 

Niveau prises de commandes, l'augmentation est également de mise au mois de mai 2019, avec +8,8%. Un point noir toutefois : depuis janvier dernier, les marchés conclus se rétractent de 6,7%, à cause d'un mois de février plombé par un "effet de base très fort par rapport à 2018", avec l'attribution du lot 16-1 du Grand Paris Express. A l'inverse, pas d'inquiétude à avoir pour les appels d'offres de marchés publics qui, à fin mai, enregistrent +8% en rythme annuel. Sur le front de l'emploi, les entreprises de travaux publics ont vu leurs heures totales travaillées s'accroître de 8,4% depuis janvier, portées simultanément par les effectifs permanents (+8,7%) et les personnels intérimaires (+5,8%). Sur le seul mois de mai, la croissance des heures travaillées a été particulièrement soutenue (+12,8%) pour les ouvriers permanents, due à une forte diminution des heures chômées pour intempéries en comparaison à 2018. Profitant d'un tel contexte, les effectifs continuent à s'étoffer et progressent ainsi de 2% entre janvier et mai 2019.

 

 

Confortée par de tels résultats, la profession guette maintenant la loi d'orientation des mobilités (LOM) et son impact sur les chantiers de réseaux et d'infrastructures : "Pour les mois à venir, la question du financement de la programmation des infrastructures annoncée dans la LOM votée au Parlement, sera un enjeu fort pour apporter aux entreprises une visibilité à moyen terme et soutenir la conjoncture du secteur." Sur Twitter, le président de la FNTP, Bruno Cavagné, a d'ailleurs rappelé l'importance stratégique d'un tel texte pour les entreprises de TP, en se focalisant plus précisément sur l'épineuse question du budget de l'Agence de financement des infrastructures de transports de France (AFITF), dont Batiactu a déjà parlé ici.

 


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