CONJONCTURE. Interrogé par le député LR Thibault Bazin (Meurthe-et-Moselle) sur la situation financière difficile des entreprises du bâtiment, qui doivent notamment faire face aux surcoûts des mesures sanitaires sur les chantiers, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a indiqué que l'Etat réfléchissait à une éventuelle prise en charge.

L'Etat va-t-il voler au secours des entreprises du bâtiment, dont la trésorerie a déjà été plombée par les deux mois de confinement et qui doivent maintenant assumer des surcoûts sur leurs chantiers en raison des mesures sanitaires ? C'est ce qu'a laissé entendre le ministre de l'Economie et des Finances lors d'une séance de questions au Gouvernement ce mardi 5 juin 2020 : interrogé par le député LR de Meurthe-et-Moselle, Thibault Bazin, sur l'accumulation des pertes subies par les professionnels du secteur, Bruno Le Maire a indiqué que l'exécutif planchait sur le sujet. "[Le secteur du bâtiment] a été quasiment à l'arrêt, 85% des chantiers ont été à l'arrêt pendant la crise du Covid, et il a redémarré fortement", a d'abord répondu le locataire de Bercy. Et de poursuivre : "Mais il est handicapé par des règles sanitaires qui lui font perdre 25 à 30% de productivité sur chaque chantier".

 

 

Alors qu'un nombre croissant d'entreprises de la filière se plaignent de ces surcoûts qui pèsent non seulement sur l'avancement des travaux mais également sur l'état de leur trésorerie, l'État serait donc en train de réfléchir à une éventuelle solution : "Dans le projet de loi de Finances rectificative n°3, nous aurons l'occasion d'examiner les moyens de prendre en charge ces surcoûts, pour qu'effectivement ça ne pèse pas sur la rentabilité des chantiers de bâtiment et de travaux publics." Ce qui présage probablement de (nouvelles) tractations longues et intenses entre les organisations représentatives du BTP et les conseillers de Bercy...

 

La commande publique et les impôts, les autres leviers

 

 

Bruno Le Maire a en outre apporté une réponse complémentaire, "celle qui passe par la commande publique, par le soutien aux collectivités locales". Le ministre de l'Economie a ainsi rappelé que le Premier ministre, Edouard Philippe, avait récemment annoncé "un soutien massif, de plusieurs milliards d'euros" aux communes, départements et régions, pour les accompagner dans la reprise d'activité. Enfin, Bruno Le Maire a conclu sa réponse en réaffirmant que l'économie tricolore devait faire preuve de compétitivité, "ce qui passe par la baisse des impôts de production qui pèsent sur la compétitivité de ces entreprises et sur leur rentabilité". Ce à quoi l'opposition des Républicains a répliqué en demandant une baisse du taux de TVA de 10 à 5,5% pour les travaux de rénovation, le rétablissement de l'APL-accession ou encore de remettre en question la politique du logement, "trop centrée sur les métropoles".

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