"Douce et progressive", la reprise du marché constatée par l'Observatoire Clameur est néanmoins bien réelle. Depuis le début de l'année, les loyers auraient pris en moyenne 1,4%. Détails chiffrés.

C'est reparti ! Après une stabilisation inédite en 2009, les loyers du parc privé ont à nouveau augmenté de 1,4% en moyenne les huit premiers mois de l'année, selon l'observatoire Clameur dont les conclusions sont basées sur 1052 villes de la métropole, "soit un peu moins de 1 bail sur 7", précise Michel Mouillart, également professeur à l'université Paris-X Nanterre. "Compte tenu du traditionnel recul du quatrième trimestre, l'indice annuel devrait tourner autour de +1,2 ou +1,3% pour 2010", ajoute-t-il. Dans le même temps, la mobilité des ménages est repartie à 26,5% après avoir atteint 25,6% sur la même période de l'année précédente, son seuil le plus bas depuis 1998 ! Seul point noir cette année : la durée de la vacance locative - laps de temps du logement resté vide hors travaux - qui est en constante progression.

 

De fortes disparités régionales
Etabli à 12,2 euros/ m² en moyenne, l'indice des loyers varie considérablement selon les zones géographiques. L'Ile-de-France reste la région la plus chère à 17,6 euros/m² alors que le Limousin conserve des prix modérés avec 8,3 euros/m². Les hausses les plus fortes se situent en Auvergne (+2,6%), en Picardie (+2,5%), en PACA et en Ile-de-France (+2,1%). Plusieurs régions, qui souffrent économiquement, enregistrent quant à elles des baisses : Poitou-Charentes (-1,9%), Champagne-Ardenne (-1,3%) et Midi-Pyrénées (-0,7%).

 

Pour les villes, les hausses les plus notables se retrouvent à Bourges (+10,4%), Aulnay-sous-Bois (+8,7%) et Nanterre (+7,6%). Paris (+2,1%), Marseille (+1,8%) et Lyon (+1,3%) se situent au dessus ou très près de la moyenne des hausses, en raison de la situation "tendue" du logement dans ces trois principales métropoles françaises. Parmi les principales baisses, on relève Vitry-sur-Seine (-10,9%), Troyes ou encore Mulhouse (-3,3%).

 

La montée de la vacance
Sur un marché hésitant, la vacance locative affiche la pire situation depuis 1998. Sa durée croît à 2,1 mois : +6,1% depuis le début d'année et +13,7% depuis 2008. Un temps d'inoccupation qui a une incidence directe sur l'indice des loyers. Pire, 17 départements affichent un temps de vacance encore plus élevé, de 3 à 6 mois, en augmentation de 50% en moyenne depuis 2008. Sont concernés : la Loire, la Savoie, l'Indre ou encore les Hautes-Alpes qui culminent de 7 à 8 mois en moyenne !

 

Seul moyen d'endiguer ce phénomène ? La rénovation ! Les travaux d'amélioration et d'entretien réalisés entre deux locataires permettent aux bailleurs d'enregistrer une hausse moyenne des loyers de 7,9% en 2010 et de 4,9% suite à des travaux courants. Quant aux logements reloués sans travaux, ils écopent d'une baisse de -0,2% de leurs loyers.

 


Les petites surfaces n'ont plus la cote

 

A noter que les grandes surfaces (trois pièces et plus) ont enregistré les plus belles progressions, entre 2,1% et 2,8% cette année en France métropolitaine, alors que les studios marquent un ralentissement de leur augmentation depuis 4 ans, à seulement +0,4% entre janvier et août, certainement dû au phénomène des "colocations".

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