Cette utilisation massive du bois ne sera pourtant pas tellement perceptible par les usagers à terme, car le matériau sera souvent encoffré ou recouvert par un revêtement sur les façades. Mais l'objectif de réduction des émissions de CO2 devrait tout de même être au rendez-vous : "elles devraient être divisées par 2 environ" par rapport à d'autres opérations, pour atteindre "740kg de CO2/m2" sur le secteur D, comme l'explique Florence Chahid Nourai, directrice grands projets Ile-de-France d'Icade.

 

 

Surtout, cet impératif d'utilisation du bois doit permettre de faire avancer considérablement le monde du BTP, en levant certains obstacles à sa mise en œuvre et en facilitant ainsi sa massification future. "Les entreprises avaient des idées techniques, mais rien n'avançait sur le sujet car il y avait trop de cailloux dans les chaussures de tout le monde", estime Antoine du Souich, directeur de la stratégie et de l'innovation de la Solideo. Tous les acteurs se sont mis autour de la table dès le début des projets "pour identifier les critères à respecter, notamment pour que les bâtiments puissent être assurés comme n'importe quel autre immeuble", souligne-t-il.

 

Un important travail a aussi été mené avec le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB), qui a mené à la constitution de 16 dossiers d'appréciations techniques d'expérimentation (Atex) et à la réalisation de deux guides. Icade a par exemple déposé 5 Atex façade, et un autre concernant les douches sur plancher bois, sans ressaut ou "légèrement bombé". "Il n'y avait pas de réglementation en la matière, indique Thibault Angles. Nous avons travaillé sur un jeu de chappes et de pentes pour créer non pas des douches à l'italienne, mais des douches à la française. Toute la filière pourra capitaliser sur cet Atex par la suite, nécessaire pour démocratiser l'utilisation de plancher bois, même dans les salles de bain." Une initiative plus coûteuse, mais co-financée par le CSTB, la filière et le fonds innovation et écologie de la Solideo, pour un montant de 87.500 euros.

 

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