Face aux risques climatiques et météorologiques, la capitale entend également minimiser les impacts potentiels sur ses infrastructures, ses réseaux critiques et ses biens culturels. Un diagnostic de vulnérabilité sera donc lancé, afin de vérifier les installations paratonnerres, d'identifier les fragilités des installations souterraines face aux inondations ou aux fortes températures. La ville souhaite surveiller la santé de son patrimoine par le biais de nouvelles technologies (capteurs, drones) et mettre en place un plan de "reconstruction robuste" de certains réseaux. Paris entend aussi mieux connaître son propre sous-sol afin de minimiser les risques d'effondrement et d'inondation en explorant puis cartographiant en 3D ses soubassements, dont 2.500 km d'égouts. Le réseau de piézomètres sera renforcé et mutualisé entre les acteurs de la ville (RATP, Enedis…) pour disposer d'une meilleure information sur l'évolution des nappes phréatiques et des remontées des eaux de la Seine. Les mouvements de terrain accélérés par les épisodes de sécheresse seront, eux aussi, anticipés afin de renseigner un éventuel fonds assurantiel et une obligation résiliente.

 

 

La révolution des énergies renouvelables et des nouvelles technologies

 

Autre évolution souhaitée, celle du rapprochement des sources d'énergie des lieux de consommation. En d'autres termes, l'apparition d'une production renouvelable décentralisée et diffuse au niveau des constructions. La stratégie évoque la mise en place de smart grids à petite échelle, comme dans le nouveau quartier Clichy-Batignolles, et l'introduction de nouvelles sources comme la récupération de chaleur fatale au niveau des égouts ou de data centers, et le basculement vers de la chaleur issue de biomasse.

 

Du côté des axes de circulation, outre le développement intense des pistes cyclables (pour devenir 100 % accessible en 2050) et des transports doux, la ville entend maintenant se pencher sur la question du boulevard Périphérique. Un groupe de travail du forum métropolitain livrera un livre blanc des mobilités avant qu'un concours international ne soit lancé sur la transformation de cette quasi-autoroute urbaine. La réduction du nombre de voies ou l'implantation d'un tramway pourraient être envisagés avant des changements plus profonds à l'aube des Jeux Olympiques de 2024. Les chaussées seront, peu à peu, équipées de revêtements antibruit ou absorbant moins la chaleur. Côté mobilier urbain, Paris imagine faire de son réseau d'éclairage un support de services multiples : les candélabres deviendraient à la fois ombrières, brumisateurs, bornes WiFi, capteurs environnementaux, systèmes de surveillance, supports de communication interactive ou points de recharge des véhicules électriques…

 

Des ZAC résilientes, mais encore ?

 

 

La capitale prévoit de développer une première expérience de ZAC résiliente adaptée au changement climatique à Saint-Vincent de Paul, dans le nord du 14e arrondissement, sur l'emplacement d'un ancien hôpital. L'éco-quartier y sera sobre, durable et innovant et disposera d'un "super-équipement" accueillant à la fois crèche, école, espaces d'activités dans la cour et gymnase au sous-sol. Dans le 12e arrondissement, de l'autre côté de la Seine, c'est le quartier Bercy-Charenton qui fera l'objet d'autres attentions. Le site de 70 hectares, partiellement en zone inondable, représente la dernière grande emprise de la capitale. Son aménagement devra répondre à toutes les caractéristiques déjà énoncées pour sa conception.

 

Comme on le voit, les sujets sont multiples et constituent, selon Anne Hidalgo, "autant d'opportunités pour créer de nouvelles activités et de nouveau emplois tout en améliorant la qualité de vie des habitants". Quant au troisième pilier de la stratégie, il réside dans la mise en place d'un meilleur pilotage global, de systèmes de partage des informations et de suivi des projets.

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