INFRASTRUCTURE. Une consultation en ligne est ouverte jusqu'au 28 mai 2023 autour de la transformation du périphérique parisien, et plus précisément sur la création d'une voie réservée au covoiturage, aux taxis et aux transports en commun.

A 50 ans, le périphérique parisien pourrait se voir offrir un lifting. C'est en tout cas ce que souhaite la mairie de Paris, qui entend créer une voie réservée au covoiturage, aux taxis et aux transports en commun sur cet axe circulaire. L'objectif : "réduire les dépenses des franciliens qui se déplacent en voiture et de diminuer l'empreinte environnementale des trajets motorisés", avance-t-elle.

 

Cette voie réservée servira dans un premier temps dès l'été 2024 aux athlètes lors des Jeux olympiques et paralympiques, pour se rendre des sites d'hébergement aux lieux de compétition de manière sûre et rapide. Le projet intègrerait ainsi la phase héritage des Jeux, la maire de Paris Anne Hidalgo souhaitant la pérenniser à horizon 2030.

 

Risque de "thrombose" selon Valérie Pécresse

 

Mais le projet fait l'objet de nombreuses critiques. Parmi ces adversaires figure la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, qui estime qu'il n'est "pas possible de fermer une voie sur le périphérique (…) compte tenu du trafic". L'anneau de 35km inauguré le 25 avril 1973 était en 2019 la route la plus fréquentée d'Europe, selon l'institut de recherche Forum Vies Mobiles. Chaque jour, un million de véhicules l'empruntent, dont "moins de 20% d'usagers parisiens", tandis que "40% des trajets se font de banlieue à banlieue", souligne la présidente de la région. Supprimer une voie pénaliserait ainsi les Franciliens, selon elle, et entraînerait une "thrombose de l'Île-de-France".

 

 

Fin 2021, la région, qui souhaitait récupérer la gestion de l'infrastructure, avait d'ailleurs organisé sa propre consultation en ligne sur l'avenir du boulevard périphérique. Sur les 79.000 personnes qui se sont exprimés, 90% se disaient opposés à la suppression d'une voie sur le périphérique. Quelques mois auparavant, une autre étude menée par la Ville de Paris elle-même mettait également en avant un "rejet très majoritaire" d'une telle proposition.

 

Pas de remise en question du projet

 

Mais pour la mairie, il ne s'agit pas de supprimer une voie, mais de la "transformer" afin d'en faire une "voie plus rapide" pour des transports moins polluants. Cette transformation doit aussi permettre de "résorber la congestion" du trafic, contrairement à ce que Valérie Pécresse indique.

 

 

Lors de cette nouvelle consultation, organisée sous l'égide de la Commission nationale du débat public, les opposants "pourront s'exprimer", a voulu rassurer David Belliard, adjoint à la maire en charge des mobilités. Et même si le sujet est "ouvert à discussion", la mairie n'entend pas remettre son projet en question, et les participants auront à se prononcer sur "les modalités de mise en œuvre de cette voie dédiée".

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