COORDINATION. Dans le cadre du mégaprojet de la métropole du Grand Paris, une consultation internationale sur le devenir des autoroutes, du périphérique et des voies rapides de la région capitale avait été lancée. Le Forum métropolitain du Grand Paris vient de sélectionner le groupement de spécialistes qui devra réaliser une étude prospective sur le sujet.

Le jeudi 24 mai 2018, le Forum métropolitain du Grand Paris - syndicat mixte regroupant 180 collectivités de l'unité urbaine parisienne - lançait une consultation internationale sur l'avenir des autoroutes, du boulevard périphérique et des voies rapides du Grand Paris. Consciente que le mégaprojet de réaménagement du territoire francilien doit prendre le virage des nouvelles mobilités, l'organisation veut réfléchir globalement aux enjeux des transports, en y intégrant les technologies numériques et les défis environnementaux. C'est sur cette base que la réflexion a été lancée, avec pour objectif de "repenser la fonction, l'usage et la place du réseau d'autoroutes et de voies rapides ou structurantes dans la métropole de demain". Pour ce faire, des équipes pluridisciplinaires internationales doivent présenter des scénarios aux horizons de 2030 et 2050. Ce mardi 2 octobre, le Forum métropolitain du Grand Paris a annoncé avoir sélectionné le groupement de spécialistes en question, baptisé "New Deal pour les voies rapides du Grand Paris".

 

 

Des spécialistes d'horizons divers répartis en trois pôles

 

Ces experts de différents domaines sont organisés en trois "pôles" :

 

- Un "pôle transformations" (architecture, urbanisme, paysagisme) constitué de Seura Architectes (mandataire du projet), de Carles Llop (architecte), d'Anna Cervera et de Maria Zahonero (paysagistes).

 

- Un "pôle innovations" (villes, services, design, technologies) composé de Carlo Ratti Associati, agence d'architecture et de design, en collaboration avec le MIT Sensible CityLab (institut spécialisé dans l'urbanisme et basé dans le Massachusetts).

 

- Un "pôle mobilités" (environnement, infrastructures, trafic, modèles économiques) réunissant Leonard (plateforme de prospective et d'innovation du groupe Vinci), d'Ingérop (société d'ingénierie), de Transamo (filiale de Transdev spécialisée dans le développement de réseaux de transports publics et d'automation), d'Ecov (startup proposant des services de covoiturage inédits) et de C3i (représentée par Jean Coldefy, économiste et prospectiviste des transports).

 

L'équipe "New Deal pour les voies rapides du Grand Paris" pourra aussi compter sur l'analyse d'Yves Crozet, spécialiste en économie des transports, et de Jean Grébert, spécialiste des systèmes de transports et des mobilités, sans oublier la start-up Macauto, qui développe des solutions pour l'autopartage.

 

"Une vision radioconcentrique" du réseau routier francilien

 

 

Concrètement, le groupement a proposé "une vision radioconcentrique" du réseau d'infrastructures routières du Grand Paris, autrement dit une structuration des quartiers en cercles concentriques, s'étalant du centre-ville à la périphérie. Dans cette idée, l'autoroute A104 (un des tronçons de la Francilienne, un ensemble de voies rapides contournant Paris) est considérée comme la "deuxième rocade de la région parisienne" et donc, à ce titre, comme "le nouveau territoire à conquérir". L'équipe du New Deal veut développer l'urbanisation, l'emploi, les loisirs et les transports autour de l'A104, estimant que l'intermodalité se développera sur cette rocade et depuis elle. En conséquence, les spécialistes proposeront des nouvelles manières d'utiliser les axes aujourd'hui congestionnés. Le premier séminaire de travail du groupement doit avoir lieu le 19 octobre prochain, et leurs travaux seront exposés entre mai et août 2019.

 

Pour rappel, l'équipe du New Deal est censée présenter des scénarios d'évolution et des solutions aux enjeux liés aux infrastructures routières du Grand Paris : l'amélioration du fonctionnement du réseau visant l'optimisation des mobilités au quotidien ; la réduction des externalités négatives causées par la circulation autoroutière ; une meilleure intégration territoriale des autoroutes et voies rapides ; une soutenabilité financière renforcée, permettant notamment aux finances publiques d'assumer ces charges.

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