PATRIMOINE. Conçus par Louis Lanternier, les thermes de Nancy font l'objet d'un chantier mêlant restauration et extension : sous la signature d'Anne Démians, le site se pare d'une signature contemporaine, trait d'union entre l'héritage du XXe siècle et les ambitions futures du centre de soins.

Doter la préfecture de la Meurthe-et-Moselle d'un centre thermal moderne, à l'ambition rehaussée et s'intégrant dans le tissu économique régional, tel est l'objectif du projet de Grand Nancy Thermal. Conçus par Louis Lanternier, les thermes de Nancy, inscrits depuis 2020 au titre des monuments historiques, font actuellement l'objet d'un chantier mêlant restauration et extension : sous la signature d'Anne Démians, en collaboration avec l'agence Chabanne sélectionnée pour son expertise dans les équipements aquatiques, le site se pare d'une signature contemporaine. Pensé comme un trait d'union entre l'héritage du XXe siècle - symbolisé par la partie "blanche" du bâtiment néo-classique - et les nouveaux usages de la ville - représentés par la partie "noire" -, le centre de soins veut plus largement faire office de connexion entre la cité, ses services publics et ses espaces verts.

 

 

À commencer par le parc Sainte-Marie, à proximité immédiate : "Les thermes et le parc Saint-Marie sont indissociables. Ce projet est aussi une réflexion collective dans le temps pour monter en qualité sur les espaces verts, afin de ne pas empêcher les générations futures d'avoir une simplicité d'accès à ces lieux", explique Anne Démians, architecte mandataire du projet. "Je défends une certaine architecture moderne classique, qui, ici, met en avant un certain ordonnancement", poursuit-elle. Face à un site scolaire regroupant un collège et un lycée, et aux abords du siège du conseil départemental, les thermes se retrouvent en effet dans un quartier urbain en pleine recomposition.

 

À la recherche d'un nouvel exploitant

 

Avec un planning de travaux s'étalant sur 48 mois, le chantier a d'abord débuté en 2019 par une phase de démolition/déconstruction. Les corps d'état techniques ont ensuite pris le relais en avril 2021 - le Covid étant passé par là -, et le gros-oeuvre doit être achevé pour la fin d'année. Les contraintes du projet, au-delà de l'environnement très urbain au sein duquel s'implante le site, se sont concentrées sur la proximité des établissements scolaires, brassant quelque 2.000 élèves. Les équipes ont donc cherché à limiter les nuisances, ce qui s'est notamment traduit par le recyclage in situ de 18.000 tonnes de matériaux. Une valorisation qui a "économisé" le roulement de 2.000 camions d'évacuation et la production de 300 tonnes de CO2 (dioxyde de carbone). C'est le concassage sur le chantier des matériaux excavés qui a rendu possible cette décarbonation.

 

 

Nonobstant la livraison du site, la prochaine étape consiste également à trouver un nouvel exploitant du centre thermal, le tribunal administratif ayant annulé l'exploitation qui avait été initialement attribuée à la société Valvital, un des grands acteurs français du thermalisme. "L'ouvrage sera remis en 2022 par la société de projet à la métropole du Grand Nancy, qui lui versera l'indemnisation à ce moment-là, avant qu'elle ne remette à son tour l'ouvrage au futur exploitant", précise Bruno Verbaere, président de la société de projet Grand Nancy Développement, à la tête du chantier.

 

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