TRANSFORMATION. La Ville de Paris souhaite réaménager les alentours de la Tour Eiffel. Elle vient d'annoncer un accord avec les écologistes pour rendre le quartier plus vert.

Un compromis a été trouvé. Le projet contesté de réaménagement entre le Trocadéro et la Tour Eiffel a été rediscuté par la maire PS de Paris Anne Hidalgo et ses alliés écologistes, qui ont trouvé un accord, ont informé le 8 février l'exécutif et le groupe écologiste à l'AFP. Le premier adjoint Emmanuel Grégoire, chargé de l'urbanisme, a accepté la demande des élus écologistes de retirer du projet "OnE" la partie nord du Champ-de-Mars - qui correspond à 5% de la surface du projet - et de limiter les événements prévus sur l'esplanade iconique. Des millions de touristes s'y pressent chaque année pour la visiter. "Il faut que ce site soit digne de l'image de Paris pour accueillir le monde entier à l'occasion des Jeux olympiques et paralympiques" en 2024, a expliqué à l'AFP Emmanuel Grégoire. "À partir du moment où la partie du Champ-de-Mars est retirée, le projet dans l'ensemble est satisfaisant", a commenté de son côté pour l'AFP Fatoumata Koné, présidente du groupe écologiste au Conseil de Paris. Le Conseil de Paris a validé, à 93 voix contre 66, la mise en compatibilité du plan local d'urbanisme (PLU).

 

 

Un amphithéâtre "végétal"

 

La transformation du site donnera naissance à la piétonisation du pont Iéna, à une promenade plantée sur le quai Branly ou encore à un amphithéâtre végétal place du Trocadéro. Les travaux devraient débuter en mars ou en avril prochain. La réhabilitation de la totalité de l'esplanade aura lieu lors d'une seule même phase d'aménagement postérieure aux Jeux. Le premier adjoint a précisé que la mairie s'appuiera sur les résultats d'une étude pour que le Champ-de-Mars conserve "une cohérence patrimoniale et paysagère". Les Verts appellent à ce que la Ville respecte "un total de 250 jours de relâche totale où aucun événement n'aura lieu sur l'ensemble du site". Un comité de gestion va être créé en ce sens, a assuré l'exécutif à l'AFP.

 

Choisi en 2019, le projet "OnE", d'un budget estimé à 107 millions d'euros, vise notamment à réduire la place de la voiture sur le pont Iéna pour qu'il devienne "le premier pont végétalisé de Paris". Quant à la place du Trocadéro, la circulation sera réorganisée en demi-lune. Seule la partie située rive droite (Trocadéro, Varsovie) et en bord de Seine (Quai Jacques-Chirac) doit être terminée pour les Jeux olympiques. 1,6 hectare d'espaces verts de pleine terre seront permis grâce à ce projet, a assuré la majorité, qui promet une légère diminution de l'emprise au sol des bâtiments de la Société d'exploitation de la Tour Eiffel (Sete).

 

De vives oppositions chez certains édiles

 

 

Les maires (tous du parti LR) des trois arrondissements concernés se disent "opposés" à ce projet. Francis Szpiner, du XVIe arrondissement, a demandé en janvier dernier au ministère de la Culture de classer comme monument historique la place du Trocadéro pour empêcher le projet. "On peut aménager le site en le respectant sur le plan patrimonial. Or, là, on va en faire un champ de foire commercial", a fustigé son homologue du XVe arrondissement, Philippe Goujon, qui a accusé les Verts d'être "à géométrie variable" sur le dossier.

 

Ils ne sont pas les seuls à exprimer leur mécontentement. Une participation du public par voie électronique pendant l'automne avait montré qu'une très grande majorité des 6.000 contributeurs s'opposent à ce réaménagement. Ils regrettent que "plus d'un tiers de l'espace (35%) sera fermé au public ou occupé, encore davantage qu'aujourd'hui". "Les riverains demandent un projet minimal, l'entretien du site et n'exigent pas des choses faramineuses", a avancé Christine Nedelec, présidente des associations France Nature Environnement (FNE) Paris et SOS Paris.

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