PROJETS URBAINS. Le maire LR du 16e arrondissement de Paris demande à la ministre de la Culture Roselyne Bachelot le classement comme monument historique de la place du Trocadéro pour empêcher le projet de la mairie centrale d'en fermer un côté à la circulation, dans le cadre d'un réaménagement autour de la Tour Eiffel.

L'opposition politique à la maire de paris n'entend pas laisser faire le projet autour de la Tour Eiffel. Alors que la consultation du public a donné lieu à certaines modifications du projet initial, notamment concernant les bacs végétalisés sur le pont d'Iena, la mairie du 16e arrondissement, contrôlée par la droite, mène la fronde et a demandé le classement de la place du Trocadéro comme monument historique.

 

Le projet "OnE" choisi en 2019, pour lequel la mairie table désormais sur un budget de 107 millions d'euros, vise notamment à la réduction de la place de la voiture de part et d'autre du pont d'Iéna, appelé à devenir "le premier pont végétalisé de Paris", ainsi que sur la création d'un "amphithéâtre végétalisé" place du Trocadéro, où la circulation sera réorganisée en demi-lune. Ce projet constitue "une véritable rupture historique", estime Francis Szpiner dans un courrier daté du 5 janvier, rapporte l'AFP. Ce projet prévoit d'aménager un espace piéton entre le centre de la place du Trocadéro et le parvis des Droits de l'homme, mondialement célèbre pour sa vue plongeante sur la Tour Eiffel.

 

 

Une atteinte aux places haussmanniennes

 

Ce réaménagement, partie intégrante du projet "OnE" visant à végétaliser et piétonniser la perspective allant de cette place au Champ-de-Mars, "porterait atteinte à une forme urbaine caractéristique des grandes places parisiennes haussmanniennes déjà mise à mal par d'autres projets réalisés ces dernières années" par l'exécutif municipal de gauche, dénonce le maire du 16e arrondissement.

 

Il cite deux places emblématiques de la capitale, République et Bastille, où la circulation automobile est passée de circulaire à demi-circulaire afin de faire la part belle aux piétons et aux mobilités douces. "La composition urbaine de la place telle que nous la connaissons" constitue "un marqueur historique majeur inchangé depuis près de 160 ans", souligne Mle maire d'arrondissement. Selon lui, ce projet revient à "effacer purement et simplement la place du Trocadéro du paysage urbain parisien".

 

Une demande "baroque", basée sur la place prépondérante de la voiture

 

Alors que la place offre aujourd'hui "une ouverture monumentale dégagée", l'amphithéâtre couperait le site "de son environnement et de l'arrondissement" en raison d'une "mise en impasse" des avenues qui convergent vers elle, estime l'élu d'opposition. Le premier adjoint (PS) d'Anne Hidalgo, Emmanuel Grégoire, a qualifié de "baroque" cette demande de classement, estimant auprès de l'AFP "qu'un chemin intelligent permettant de concilier tous les usages est possible et souhaitable pour valoriser cet exceptionnel espace patrimonial".

 

"Un espace vert sera bien mieux pour les riverains et les visiteurs qu'un rond-point automobile pollué et bruyant", ajoute le bras droit d'Anne Hidalgo.

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