"Hors du commun" est certainement le qualificatif qui sied le mieux à la maison d'Anthony. Pour autant, cette réalisation s'inscrit parfaitement dans son environnement, des maisons en meulières construites au début du XXe siècle, typiques de la région parisienne et affichant un style architectural inspiré de l'Art Nouveau. Les architectes ont en effet veillé à respecter certains codes des habitations voisines telles que les proportions ou les ouvertures.

 

"Nous souhaitions que cette maison, érigée à la place d'une ancienne Meulière, contribue à une reconversion de ce quartier pavillonnaire d'Anthony, né de l'étalement urbain", explique l'architecte. Pour ce faire, l'accent a été mis sur la durabilité et la flexibilité. "La ville d'Anthony est assez en avance sur les règles d'urbanisme, nous avons ainsi pu exploiter au maximum la surface de la parcelle", ajoute le maître d'œuvre. Celle-ci, qui s'étend sur 584 m2 est passée de 160 à 250 m2 habitables ; avec, de part et d'autre, seulement 1.50 m qui sépare du voisinage.

 

Un système constructif éco-durable
Pour les architectes, le choix du système constructif s'est naturellement porté sur le bois. En toute confiance, les propriétaires ont suivi. La structure de la maison est constituée de panneaux contrecollés en épicéa, "les règles urbaines et le contexte, très typés, ont suggéré le gabarit, qui s'est révélé un vrai atout pour le projet" selon Mirco Tardio et Caroline Djuric.

 

Toute la structure de la maison ainsi que le bardage ont été réalisés en atelier permettant ainsi une extrême précision. Les éléments ont été acheminés presque finis sur le chantier situé dans un tissu pavillonnaire dense, les nuisances ont été réduites au minimum. Quinze jours seulement ont été nécessaires pour monter les façades, en même temps que les planchers, eux-aussi en bois.

 

Tout en haut, la forme du toit/pergola, qui a l'air "d'un toit inachevé", a une double fonction, identique et contradictoire : "reprendre l'archétype du contexte insérant le projet dans son environnement sans interrompre le rythme urbain, d'une part et, d'autre part, s'opposer au toit fermé classique qui devient, très souvent, un grenier fourre-tout ou un espace perdu", relate l'architecte. Et d'ajouter : "Nous n'avons pas voulu choquer. Cet espace, encore nu, deviendra une terrasse végétalisée et un potager, c'est une sorte de jardin potager suspendu". Un système d'arrosage automatique y achemine l'eau de pluie récupérée via une cuve enterrée.

 

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