Cinq expositions d'architecture à voir cet été en France

"Le musée bleu - une architecture couleur du temps" - Arles (Bouches-du-Rhône)

 

Le musée départemental Arles antique fête ses 30 ans. Pour l'occasion, il invite à redécouvrir ses collections et à s'intéresser à la conception de son édifice, imaginé par l'architecte franco-péruvien Henri Ciriani. Actuellement en travaux pour rénovation mais toujours accessible au public, le bâtiment moderne est considéré comme une œuvre d'art. Il possède des façades habillées de plaques d'Emalit d'un bleu azuré, en référence au ciel de Provence.

 

"L'Emalit est un verre émaillé coloré qui produit un effet plus subtil que le verre miroir : en référence à la robe 'couleur du temps' que Peau d'âne demande à son père dans le célèbre film éponyme de Jacques Demy - que l'architecte apprécie de citer -, il permet de capturer l'image du visiteur, de saisir le paysage environnant, les éléments changeants tels que l'eau, le vent, le temps historique, archéologique, et de les incorporer à la matière même du bâtiment", expliquent les commissaires Romy Wyche, directrice du musée départemental Arles antique et Stéphanie Quantin-Biancalani, conservatrice du centre Georges-Pompidou. Une visite enchanteresse et patrimoniale qui saura séduire les visiteurs.

 

"Lutte des classes : architectures et situations d'apprentissage" à Bordeaux (Gironde)

 

À Bordeaux, Arc en rêve centre d'architecture prouve que "l'espace physique peut être un outil puissant pour encourager de nouvelles formes d'éducation et de socialisation". En collaboration avec l'agence nantaise multi-récompensée Raum, l'exposition "Luttes des classes : architectures et situations d'apprentissage" s'intéresse à la conception de ces différents espaces pensés pour favoriser l'enseignement et la pédagogie.

 

Depuis 2009, le cabinet a signé un certain nombre d'opérations de ce type : écoles primaires, d'art, de musique, danse et même un espace aquatique municipal. Tous ces lieux questionnent les dispositifs spatiaux et les conditions constructives pour faire de ces endroits des zones de partage de savoirs et d'expérimentation. Surtout, ils démontrent un certain engagement des professionnels à pratiquer une architecture pour le bien commun de tous.

 

"Maisons des bords de mer. Modernité et régionalisme en Charente-Maritime 1945-1980" sur l'île d'Oléron (Charente-Maritime)

 

Les passionnés d'architecture et d'histoire se donnent rendez-vous au musée de l'île d'Oléron pour découvrir l'exposition "Maisons des bords de mer. Modernité et régionalisme en Charente-Maritime 1945-1980". Conçue en partenariat avec le Conseil d'architecture, d'urbanisme et de l'environnement (CAUE) de la Charente-Maritime, l'installation démontre comment la résidence balnéaire est devenue un élément marquant de notre société.

 

Quarante ans d'histoire sont racontés, illustrant l'évolution de ces résidences, allant de la grande villa architecturale à la simple maison de bord de mer. C'est aussi l'émergence des loisirs chez les familles françaises qui est abordée et avec elle, la démocratisation des vacances. Une mutation économique et sociale qui a eu un impact sur l'architecture et le paysage de la région.

 

"Braillard, architectes de père en fils" à Annecy (Haute-Savoie)

 

À Annecy, le CAUE de Haute-Savoie rend hommage à la famille Braillard. D'abord à Maurice (1879-1965), "architecte, urbaniste et homme politique dont les activités professionnelles et les engagements ont durablement marqué Genève", mais aussi à deux de ses fils Pierre (1911-2009) et Charles (1921-1980), qui se sont formés au sein de l'agence de leur père. Ensemble, ils conçoivent pendant près de huit décennies des centaines de projets.

 

"Cette longévité exceptionnelle témoigne non seulement d'une capacité d'adaptation, mais aussi d'une contribution majeure à l'évolution architecturale et urbaine de Genève au XXe siècle", déclare le CAUE. L'installation vise à montrer la diversité de leur production (urbanisme, logements, équipements publics, bureaux, etc.), les différentes facettes des architectes et la qualité de leurs œuvres, appréciées ou parfois méconnues. On pense notamment au téléphérique du Salève, la tour de l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle ou la maison ronde (voir photo).

 

"L'école idéale" à Pantin (Seine-Saint-Denis)

 

Au nord-est de Paris, "L'école idéale", tenue aux Magasins généraux, propose de réinventer l'architecture de l'école élémentaire. Imaginée par le centre d'urbanisme et d'architecture Pavillon de l'arsenal et le cabinet d'architecture Atelier Senzu, cette exposition interactive et immersive explore des modèles alternatifs et des solutions proposées par des architectes, artistes et designers.

 

Les travaux de nombreuses agences sont mis en avant pour décrire l'école idéale, qui serait, pour certains, plus égalitaire, émancipatrice ou encore grandement végétalisée. Loin de présenter des établissements normés, composés de salles rectangulaires, de couloirs latéraux et de cours asphaltées, les visiteurs plongent dans un monde enchanteur et bienveillant envers les plus petits. [Article complet sur l'exposition à lire ici.]