Et l'on reparle des troubles musculo-squelettiques, avec le lancement, dès ce jeudi 20 octobre, de la nouvelle campagne d'information sur cette pathologie, qui constitue la première cause de maladie professionnelle en France. L'occasion de faire un dernier bilan et de présenter les objectifs de ce plan média lancé à l'initiative du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Santé.

C'est la maladie professionnelle la plus répandue en France. Pour cela, elle devient un véritable enjeu économique et humain pour l'entreprise, et c'est pourquoi ce sont les chefs d'entreprise qui sont aujourd'hui la cible de la nouvelle campagne d'information et de prévention des TMS (troubles musculo-squelettiques).

 

Avant de revenir sur le plan média national mis en place par le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Santé (en collaboration avec différents organismes, dont l'OPPBTP), dressons un état des lieux de l'impact des TMS en France, qui constituent à ce jour l'une des priorités du Plan Santé Travail 2 (2009-2014). Celui-ci se caractérise par la volonté d'accentuer fortement l'amélioration des conditions de travail. Il a aussi pour ambition de diminuer les expositions aux risques d'accidents du travail (AT) et de maladies professionnelles (MP), par une baisse de 25% des AT et une stabilisation des MP, en réduisant les TMS.
Dans ce cadre, une série d'action a été mise en place, notamment envers les maîtres d'ouvrage du BTP pour leur rappeler leurs obligations en matière d'hygiène et de sécurité.
Ainsi, d'après les données de la Caisse nationale de l'assurance maladie des travailleurs salariés (Cnamts), les TMS représentent 85% des causes de maladies professionnelles reconnues pour les actifs du régime général, soit, en 2010, une perte de 9.7 millions de journées de travail au prix de 930 M€ couverts par les cotisations des entreprises pour ces actifs. Mais au-delà du coût engendré par cette pathologie, qui se traduit par des douleurs pouvant devenir invalidantes et conduire à des incapacités de travail, c'est l'activité même des entreprises qui est en danger, quelle que soit leur taille.

 

Le BTP en ligne de mire
Les TMS touchant également des secteurs aussi différents que l'industrie agroalimentaire, la grande distribution ou le BTP, il n'existe pas de solution de prévention globale applicable à l'ensemble des entreprises. C'est la raison pour laquelle le secteur du BTP, via son organisme de prévoyance l'OPPBTP, a, dès juillet dernier, lancé une vaste opération visant à sensibiliser ses 200.000 sociétés adhérentes. L'organisme a ainsi créé un kit dédié, constitué d'une affiche et d'un journal de 4 pages en couleurs, illustré et agrémenté de chiffres et de témoignages et expériences de professionnels. Charge à chaque chef d'entreprise de relayer l'information à ses collaborateurs, soit en placardant l'affiche à un endroit stratégique du site, soit en faisant passer la brochure entre les mains des salariés, soit en organisant des réunions internes pour les sensibiliser encore davantage.

 

Interrogé en amont de la préparation du plan média, qui débutera dès le 20octobre 2011, Jean-Christophe Vesin, un entrepreneur du BTP témoignait : « Dans l'activité des travaux publics, les métiers sont très physiques et mes collaborateurs sont amenés à manipuler de manière répétitive des charges lourdes, à piocher, à pelleter… ce qui provoque fréquemment des douleurs au niveau des lombaires et des cervicales.

 

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