NUCLÉAIRE. L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) considère que la nature et le nombre des écarts dans les soudures d'évacuation de la vapeur du réacteur EPR sont des obstacles majeurs à une mise en service des installations. EDF devra effectuer des réparations ou… prendre en compte un risque de rupture dans sa démonstration de sûreté.

Le Groupe permanent d'experts pour les équipements sous pression nucléaire s'est réuni les 9 et 10 avril 2019 pour statuer sur la démarche proposée par EDF pour traiter les écarts constatés sur les soudures des tuyauteries principales d'évacuation de la vapeur du réacteur EPR de Flamanville. Huit d'entre elles, situées au niveau des traversées de l'enceinte de confinement, sont concernées. Les experts déclarent : "La nature et le nombre particulièrement important des écarts survenus lors de la conception et de la fabrication de ces soudures constituent des obstacles majeurs à l'application d'une démarche d'exclusion de rupture". En conséquence, EDF devra soit les réparer pour les mettre en conformité, soit renoncer à cette démarche d'exclusion de rupture et apporter des modifications au réacteur qui permettront de prendre en compte ce risque nouveau dans la démonstration de sûreté. Un scénario peu rassurant.

 

 

Une cuve douteuse, de la tuyauterie ratée...

 

L'électricien national répond que les recommandations formulées et pistes de solution suggérées "pourraient impacter le calendrier de mise en service et le coût de construction". EDF poursuivra donc ses échanges avec l'ASN qui se prononcera dans quelques semaines sur la suite donnée. Pour l'heure aucune donnée précise n'a été donnée sur le retard et le surcoût engendrés. Rappelons que les essais "à chaud", en température et en pression, étaient programmés pour la fin de 2018 et que le chargement du combustible nucléaire était attendu pour le 4e trimestre de 2019. La facture, déjà largement alourdie par toute une série de problèmes et six ans de retard, s'établissait dernièrement à 10,9 Mrds €. La cuve de confinement du réacteur a également connu de gros problèmes de qualité, au point que son couvercle pourrait ne rester en service que "quelques années". L'ASN a demandé à EDF de "prévoir le remplacement du couvercle d'ici fin 2024". L'exploitant pourrait même profiter du premier arrêt de rechargement en combustible - qui était programmé en 2021 - pour le changer. Une opération elle aussi délicate qui imposerait également de… lancer la production d'une nouvelle pièce, afin qu'elle soit prête et contrôlée à cette période. Les choses sont décidément bien compliquées pour le réacteur de nouvelle génération.

 

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