Inspirée par la culture Yoruba, dont est originaire le maître d'ouvrage, l'idée de ces deux bâtiments jumeaux unis sur toute leur hauteur par un corridor - un atrium - s'est imposée avec évidence, pour ce projet d'immeubles de logements à Cotonou, au Bénin. "Du lever au coucher du soleil, des ombrières de bambous font vibrer la lumière sur les façades. Le souffle du vent, apaisé par les corridors, rafraîchit naturellement les espaces", explique Jacques Le Du, architecte et fondateur de Querencia.

 

Le Bénin est peuplé par près de douze millions d'habitants, dont les Yorubas qui avec les Fon et les Adja sont une des trois ethnies les plus importantes. Ces ethnies vouent un véritable culte à la gémellité. Le projet Ibeji ("jumeau", en Yoruba) se situe en arrière-plan de la zone portuaire. Ce quartier, bien que présentant un tissu urbain très disparate, est le lieu d'implantation de quelques ambassades et de villas luxueuses pour certaines.

 

C'est dans la mise en tension du vide entre les deux figurines des statues Ibeji, que réside le symbole de l'unité indissociable des jumeaux. Le projet en est devenu une allégorie. Le volume central vide est mis en tension entre deux volumes identiques qu'il réunit et innerve. La ventilation naturelle est optimisée : la façade sud principale fait face au littoral et aux vents dominants qui balayent Cotonou. Les corridors font face aux vents dominants. Les ombrières tendues entre des lames structurelles accentuent ce flux naturel en générant un processus de convection.

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