Christian de Portzamparc a reçu le Prix Spécial du Jury pour l'ensemble de son œuvre à l'export. Une œuvre multiple, dont l'une des réalisations les plus emblématiques est le Centre culturel de Suzhou, en Chine, au sujet duquel l'architecte a écrit : "je connaissais Suzhou et ses merveilleux jardins clos. Pour le concours du Centre Culturel en 2013, je découvrais plus loin, au bord du lac Thaï, l'immense plaine où la future ville de Wujiang allait naître. Ning Wang, chef de projet qui travaillait depuis 10 ans avec nous, me montra la vue du ciel".

 

"C'était comme un très grand morceau de Manhattan qui allait arriver. La construction commençait. Le plan de la future ville figurait sa trame quadrangulaire, et ses boulevards, immeubles, tours et puis un grand axe piétonnier perpendiculaire à la rive qui recevait toutes les rues en rassemblant la ville le long d'une promenade marchant vers le lac et le ciel. Cette idée simple me plaisait bien".

 

"C'est à l'arrivée de cette avenue sur le lac, sur ses deux côtés, qu'il fallait implanter le centre culturel en deux ailes. L'aile du côté nord intègre un opéra de 1 600 places, un opéra chinois (salle modulable de 600 places), un conservatoire de musique, un cinéma à 360 degrés. Côté sud prennent place deux musées, un centre d'exposition, un centre de conférences, des cafés, restaurants, cinémas, et galeries commerciales sur une surface totale de 202 000 m². Ce simple schéma du plan urbain créait un site exceptionnel. La rencontre de l'avenue et du lac, conférait d'emblée au centre culturel le rayonnement dans l'espace que doit avoir un lieu qui rassemble les habitants".

 

"Mais je voyais un problème : le centre culturel serait invisible depuis la ville, sur la belle transparence de l'avenue piétonne centrale. C'est pourquoi j'ai voulu réunir ces deux parties par quelque chose qui se voit sur l'axe mais qui pourtant ne l'obstrue pas visuellement. C'est la raison de ce ruban qui enveloppe, couvre et relie ces deux ailes en formant une sorte d'arche que l'on voit de loin dans la perspective de la ville vers le lac. Sans le ruban le centre culturel ne se verrait pas de l'axe majeur et il lui donne une fin, un but, là où la ville rejoint le ciel et l'eau".

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