L'histoire commence avec la commande d'une tour d'habitation qui n'aurait pas le style international mais qui serait une architecture arabe contemporaine capable de répondre aux enjeux métropolitains et à la densification de la ville de Beyrouth, au Liban. Il faudra un an de recherche à SOA Architectes avant de commencer l'esquisse et un voyage du Maghreb au Mashreq pour chercher des éléments communs dans leur patrimoine architectural qui pourraient nourrir le projet d'habitat collectif.

 

Un premier principe saisit les architectes : vivre ensemble, selon les fondements urbains arabes, consiste à partager une image extérieure commune, comme dans la médina, ou il n'y a presque pas signe extérieur de richesse, laquelle est contenue derrière les murs ordinaires et continus de la ville. Et de ce principe découle le plan de l'habitat : passé la porte, tout semble pensé autour de la rencontre, même dans ce qui sépare : la dorqa, cette entrée épaisse qui permet de rentrer sans pénétrer l'intimité ainsi que le triptyque Iwan (la galerie), Patio, et Majilis (forme de salon).

 

Avec leur projet de tour Aya, les concepteurs travaillent à la mutation de plans remarquables vers les appartements très spacieux qui nous sont commandés. Et puis il y a l'idée du mur et du rapport au ciel : le mur épais, qui protège, isole, part du sol pour s'élever vers le ciel, "comme la zigourat iranienne ou les tours d'habitation de Sanaa ou il n'y a pas de superposition mais un rapport toujours direct au ciel".

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