L'indicateur du changement climatique représente l'ensemble des émissions de gaz à effet de serre : dioxyde de carbone, méthane, protoxyde d'azote, fluorocarbures (HFC et PFC) et hexafluorure de soufre (SF6). Il est exprimé en kilogrammes d'équivalent CO2/m²/an et il est en moyenne de 15,6 kgeqCO2/m²/an sur les bâtiments analysés. Cette valeur comprend 0,7 kgeqCO2/m²/an pour la consommation d'eau et les rejets, 2,2 kgeqCO2/m²/an liés à la consommation énergétique non réglementée, 4 kgeqCO2/m²/an pour la consommation énergétique réglementée et 8,7 kgeqCO2/m²/an pour les produits et équipements. Encore une fois, les bâtiments tertiaires sont les plus « impactants » avec 22,2 kgeqCO2/m²/an. Ces valeurs doivent être lues en association avec l'indicateur des déchets radioactifs qui marque la consommation d'électricité fournie par le réseau. La valeur moyenne pour les bâtiments BBC étudiés est de 6,6 g/m²/an.

 

Déchets et consommation d'eau
Les déchets sont classés en trois catégories : inertes (béton, terre cuite, carrelage, verre, minéraux non pollués), non dangereux (produits de construction de second œuvre, emballages, déchets métalliques) et dangereux (emballages souillés de peintures, huiles, solvants, bois traités). Les produits de construction représentent donc une énorme partie des déchets inertes (au moins 70 %) en fin de vie du bâtiment, lors de sa déconstruction complète au bout de 100 ans et de la mise en décharge intégrale des déchets. La valeur moyenne calculée dans l'étude est de 25,4 kg/m²/an. Pour la consommation d'eau, toutes typologies confondues, l'indicateur à l'échelle du cycle de vie du bâtiment demeure lié au scénario de consommation : les maisons individuelles s'avèrent les plus gourmandes (1.767 l/m²/an) devant les bâtiments tertiaires (799 l/m²/an) et les immeubles collectifs (690 l/m²/an).

 

L'ensemble des résultats démontre globalement qu'il est possible de mesurer l'impact environnemental d'un bâtiment de façon objective et transparente. La publication offre donc une nouvelle vision des enjeux énergétiques et écologiques des constructions et suggère de nouveaux critères sur lesquels fonder la valeur verte.

 

Qualité de l'air intérieur
L'étude « HQE Performance » présente également les résultats liés à la mesure de la qualité de l'air intérieur. Pour cela, un bâtiment collectif, une résidence étudiante, une maison individuelle et un immeuble de bureaux ont été observés. Conformément au protocole établi pour la mesure des polluants, divers composés ont été suivis : dioxyde d'azote, benzène, formaldéhyde, particules (PM 2,5 et 10), composés organiques volatils totaux (COV) et radon (dans les zones concernées). Dans la plupart des cas, les valeurs obtenues ont respecté les valeurs sanitaires repères actuelles, sauf pour le formaldéhyde où la valeur cible de 10 µg/m3, jugée « très bonne », n'est jamais atteinte. Les tests montrent également des différences significatives dans les différents locaux au sein d'un même bâtiment. La vérification systématique des installations de ventilation à la réception devrait donc être un préalable à toute mesure de la qualité de l'air intérieur.

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