Stan Caraz de l'Ensa Lyon (professeur Yves Moutton), et Mael Chabrand et Nicolas Perron issus de l'Ensa Marseille-Luminy (professeur Stéphane Fernandez) ont reçu à exæquo le prix catégorie "Studio".
Stan Caraz a travaillé sur la maison du Dr. Allemann, de l'architecte suisse Rudolf Olgiati, bâtie en 1968. "Le choix de cette œuvre tient à la richesse de son langage architectural : masse, rapport au sol, ancrage au site et jeux de plein et de vide sont cristallisés dans le béton. En réinterprétant l'architecture typique de sa région, Rudolf Olgiati aborde la question physique, constructive de l'architecture, le savoir-faire comme expression du local et la matérialité. La réussite de son travail est de faire le lien entre le lieu, le mode de fabrication, la matière et le projet lui-même", présente le lauréat.
Celui-ci considère que les qualités du béton, dans ce projet, apportent à l'ouvrage "l'aspect d'une construction massive". "De nature brute et robuste à l'extérieur, le monolithe massif se transforme en une succession de dalles fines comme des feuilles à l'intérieur. La structure porteuse est réinterprétée selon les progrès techniques liés au béton : ce ne sont plus les murs extérieurs qui portent mais la cheminée centrale, pilier unique", continue-t-il. "Ce projet réinterroge ainsi l'union entre la masse et la légèreté permise par le matériau béton."
à lire aussi
Quant à Nicolas Perron et Mael Chabrand, ils ont réinterprété le site mexicain Cuadrà San Cristobal, édifié entre 1966-1968 et imaginé par Luis Barragán. Le célèbre architecte mexicain travaille le béton "d'une manière poétique et inédite". "Exemplaire par sa sensibilité et la puissance de ses espaces, la Cuadrà San Cristobal est un manifeste qui a le mérite de questionner notre rapport à la matière et notre perception de l'espace", estiment les gagnants. "Ici, la posture est critique, on ne cherche pas à montrer les qualités du béton en lui-même, mais bel et bien de revenir à une forme d'humilité et de l'interpréter comme étant un support, un élément structurel au service de l'espace et de l'émotion."
Le béton est utilisé pour "définir la beauté des espaces". "Notre interprétation : une abstraction brute et monochrome des volumes du projet par la maquette à laquelle la lumière vient s'accrocher pour en définir les volumes, simples. Vient alors s'ajouter la couleur, définie par des volumes nets, translucides et épurés révélant à travers leur opacité la masse bâtie, le béton", détaillent les deux étudiants. L'idée est de "révéler" une scénographie, et de donner une lecture d'ensemble à la structure spatiale.