Une exposition immersive pour imaginer l'école idéale

 

Visible jusqu'au 12 octobre 2025, l'installation met en lumière les formes que peuvent prendre ces lieux d'apprentissage, leurs dimensions architecturales et artistiques, et des solutions "pour faire l'architecture autrement", affirme David Dottelonde, architecte et fondateur-associé de l'Atelier Senzu, lors d'une visite de presse le 20 juin.

 

Durant un court instant, les visiteurs tournent le dos aux écoles normées qu'ils ont connues, faites de salles rectangulaires, de couloirs latéraux et de cours asphaltées pour découvrir un monde enchanteur et bienveillant envers les plus petits.

 

"Les manières d'habiter et de travailler ont évolué ces deux derniers siècles mais pas celle d'étudier, alors que des problématiques contemporaines nous incombent. Dans cette exposition, nous tentons de trouver des réponses collectives à ces enjeux", explique Wandrille Marchais, architecte et fondateur-associé de l'Atelier Senzu.

 

Une salle de classe démontable

 

Abords des établissements, salles de classe, circulations, préaux, cours de récréation… Tous les espaces de l'école sont disséqués. Chaque séquence présente un regard croisé entre un artiste et un architecte, et a été pensée à hauteur d'enfant. L'exposition est rythmée par de nombreux médias : photographies, vidéos, maquettes, plans mais aussi jeux et installations textiles et artistiques.

 

 

"Nous avons, par exemple, créé une salle de classe idéale, reconfigurable à l'infini et dotée de chaises rebondissantes, montre d'un geste Keimis Henni, directeur artistique des Magasins généraux. Étagères, bureaux, tout est démontable. Loin d'être normée, la salle répond aux goûts des enfants et se construit en collectif. Nous invitons les visiteurs à se saisir de cet espace." À quelques mètres de là, "un artiste a imaginé un couloir traversable et constitué de tissus colorés", reprend Wandrille Marchais.

 

Des écoles exemplaires

 

Plusieurs recherches et réalisations françaises comme internationales sont aussi racontées, abordant le besoin d'ouvrir l'école sur la ville, de répondre aux désirs et aux besoins des enfants, de repenser les circulations dans un bâtiment ou encore d'utiliser des matériaux biosourcés, comme la paille et la terre crue.

 

On retrouve notamment le groupe scolaire coloré des Plants, à Cergy-Pontoise (Val-d'Oise), conçu par Jean Renaudie en 1972, la formidable école Die Katz à Wolfartsweier (Allemagne), en forme de chat couché prêt à bondir, dessinée par l'artiste Tomi Ungerer et à l'architecte Ayla-Suzan Yndel en 2019, ou encore le groupe scolaire exemplaire et écologique Frida Kahlo à Bruges, près de Bordeaux, pensé par Compagnie Architecture.

 

 

Cette exposition est aussi l'occasion de découvrir le prototype qu'a développé l'Atelier Senzu pour penser l'école en extérieur, grâce à la plateforme Faire, un accélérateur de projets architecturaux et urbains. Un énorme tipi a été imaginé afin de permettre l'enseignement dans les bois. Cette microarchitecture continent un réservoir d'eau, un foyer, des toilettes sèches et un abri pour se protéger du soleil et de la pluie. De quoi enchanter les visiteurs et donner envie aux plus grands de retrouver les bancs de l'école.