CONJONCTURE. Les six premiers mois de l'année 2022 n'ont pas été bons dans les travaux publics. Recul de l'activité, inflation, forte baisse des prises de commandes… l'horizon se voile de plus en plus.

La tendance se confirme. Et elle n'est pas réjouissante pour les professionnels des travaux publics. La FNTP a publié son bulletin de conjoncture pour le premier semestre 2022. Et les chiffres ne sont pas bons.

 

L'activité a en effet encore plus décroché au deuxième trimestre : -15,5% sur un an, et en euros constants. Si bien que le semestre se conclut par un recul de 9,8% des travaux réalisés. Activité pénalisée d'autant par la forte inflation qui a marqué la période. La FNTP l'estime à +10% sur un an !

 

Les prises de commandes au plus bas

 

Même constat sur le plan des marchés conclus. Ils touchent même "un point bas depuis le début de l'année" sur le mois de juin, selon la fédération. Les prises de commandes au deuxième trimestre chutent ainsi de 10,7% par rapport à 2021, et de 7,1% en cumul sur le semestre.

 

 

Une situation qui pèse sur le moral des chefs d'entreprises. L'enquête d'opinion Insee-FNTP pour le second trimestre montre ainsi que "le climat des affaires se dégrade, avec à la fois un jugement moins positif sur le carnet de commandes et des soldes relatifs à l'activité prévue auprès de la clientèle privée et publique en baisse".

 

L'emploi résiste

 

Seule bonne note : malgré le contexte peu encourageant, l'emploi résiste plutôt bien. Les effectifs ouvriers permanents se stabilisent, mais les besoins persistent. Problème : 40% des entreprises considèrent toujours avoir d'importantes difficultés de recrutement.

 

 

Les heures travaillées par les ouvriers permanents baissent nettement en juin (-8,4%, -1,6% en cumul depuis janvier), notamment en raison des fortes chaleurs qui ont entraîné davantage d'heures chômées. A l'inverse, les heures intérimaires progressent (+3,2% au premier semestre), confirmant le rebond du recours à l'intérim, au plus bas en 2021.

 

 

Alors qu'à l'aube de 2022, la FNTP espérait une reprise à partir du deuxième semestre 2022, le renforcement des tensions inflationnistes et l'absence de relance des marchés conclus ont mis à mal ces prévisions. La tendance récessive se confirme pour la profession, et la visibilité pour les professionnels se réduit. La deuxième partie de l'année s'engage dans un contexte de grande incertitude.

actionclactionfp