CONJONCTURE. Avant même le début de la guerre en Ukraine, les tensions sur les coûts de production montraient déjà des impacts sur l'activité du secteur des travaux publics, dans les premières semaines de l'exercice 2022.

Janvier n'était pas trop mal orienté, mais février a vite fait déchanter le secteur des travaux publics. Comme le montrent les derniers bulletins de conjoncture de la FNTP, l'activité s'est affichée en dents de scie en ce début d'exercice 2022. En effet, le mois de janvier laissait entrevoir une embellie par rapport à fin 2021, avec des travaux en volume progressant de 16,5% sur un mois, et même de près de 3,5% sur un an.

 

Dès le mois suivant cependant, la dynamique s'est à nouveau effritée: -7,5% par rapport à janvier, et -3% sur un an. L'inflation des coûts de production ne serait pas étrangère à cette tendance, estime la FNTP, étant donné qu'à "un an d'intervalle (à fin décembre, dernière donnée définitive), l'index composite TP01 augmente de +7,7%" !

 

 

Et la tendance devrait s'aggraver car depuis, la guerre en Ukraine a éclaté. Sans en mesurer encore véritablement l'impact, l'organisation professionnelle s'attend à un "renchérissement" des prix de l'énergie, mais aussi de certaines matières premières. Le déclenchement de la guerre en Ukraine à partir de la fin février devrait encore renforcer cette tendance, avec un renchérissement probable des prix de l'énergie et de certaines matières premières.

 

Commande publique toujours faible

 

Mais ce "manque de souffle" est aussi dû à une faiblesse des commandes, en particulier du côté de la maîtrise d'ouvrage publique, pointe la fédération, bien que le secteur privé soit mieux orienté. Ainsi, en février, les marchés conclus reculent de 5,4% sur un an, et "demeurent à l'étiage sur des niveaux sensiblement inférieurs à l'avant crise" depuis les élections municipales de 2020.

 

Sur le front de l'emploi, les effectifs ouvriers permanents sont stables, comme depuis plusieurs mois, notamment à cause des difficultés de recrutement rencontrées par les entreprises. L'intérim, de son côté, reprend progressivement quelques couleurs, après une lourde chute durant la crise sanitaire.

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