CHRONIQUE. Le dernier pont de mai passé, il fallait bien une polémique pour relancer la machine. La semaine a été ainsi bien agitée sur le front de la rénovation énergétique, entre rumeur puis confirmation de la suspension de MaPrimeRénov', mais pour une durée encore inconnue... Une communication désastreuse, au risque avéré de plonger le secteur dans une crise majeure.
"I don't know what really, really happens at the end of the road" (Je ne sais vraiment pas ce qui se passe au bout du chemin)... Ce n'est pas faute de l'avoir maintes et maintes fois répété : la stabilité, that's all [they] need ! En l'espace de quelques heures, un secteur entier s'est retrouvé dans la tourmente. Un article inopinément sorti en presse généraliste, un démenti de la ministre en charge Valérie Létard, une affirmation par Éric Lombard, le rattrapage de la ministre avec des précisions, qui vole ensuite en éclat par une autre déclaration de son confrère de Bercy... N'en jetez plus ! Une cacophonie (parce qu'il faut rester poli) rarement vue sur ce sujet à l'historique déjà complexe.
You better think (think)
Avec un ministère de l'économie prenant le rôle du "Shark in the water" du ministère du Logement, quand bien même cette suspension temporaire et de courte durée, comme annoncée de prime abord, aurait pu se justifier, le mal est fait et cette séquence ne restera pas sans conséquence. Car qui dit communication gouvernementale catastrophique, dit perte de confiance, colère et tensions ravivées, dont un choeur à la Dies Irae de Verdi ne suffit même pas à en refléter l'ampleur.
She's a maniac
La suspension surprise de MaPrimeRénov', alors même que le dispositif commençait enfin à retrouver son rythme, ne peut en effet pas plus mal tomber dans un contexte déjà tendu pour les professionnels. Plongée dans l'allegro d'une symphonie de Chostakovitch, la ministre Valérie Létard entend néanmoins ne rien lâcher, comme à son habitude, et a repris la main ce jeudi soir, en annonçant dans les dix jours, une réunion avec l'ensemble des acteurs pour travailler ensemble sur les nouveaux contours du dispositif.Dommage
Pourtant, la semaine de la ministre du logement aurait pu être plus agréable : la proposition de loi sur la transformation de bureaux en logements a par exemple été définitivement adoptée tandis que la relance des crédits immobiliers se confirme. Côté urbanisme, le potentiel de transformation des entrées de villes se révèle et le comité interministériel des villes se tient enfin, après deux reports.Comme un arbre dans la ville
Du côté des indignés et des inquiets, les architectes ne sont pas en reste. Une réorganisation annoncée du service de l'architecture au ministère de la Culture, confirmée auprès de Batiactu, inquiète ainsi l'Académie et l'UNSFA. Il nous faut bien sûr l'évoquer par ailleurs, comme un arbre dans la ville, il en est un autre né dans le béton, dont les colères sont légendaires : Rudy Ricciotti publie un nouvel opus à son image, intitulé "Insoumission." À découvrir dans toutes les bonnes librairies.Tomara (j'espère)
"E a coisa mais divina/Que há no mundo/É viver cada segundo/Como nunca mais" (Et la chose la plus divine/Qu'il y a au monde/C'est d'y vivre chaque seconde/Comme si c'était la dernière), in Tomara (Ojala), Vinicius de Moraes
Enfin, parce qu'il faut toujours mettre un peu de bossa nova dans sa vie, cap sur le Brésil, où le Centre Pompidou ouvrira bientôt une nouvelle succursale, continuant là sa politique d'expansion internationale.
All I need, Air ft. Beth Hirsch
Think, Aretha Franklin
Shark in the water, V.V. Brown
Dies Irae, Requiem de Verdi
She's a maniac, Michael Sembello
Symphonie no 10 en mi mineur, op. 93, allegro, Dmitri Chostakovitch
Dommage, Big Flo et Oli
Comme un arbre, Maxime Le Forestier
Tomara (Ojala), Vinicius de Moraes (avec Maria Creuza et Toquinho)