RENOUVELABLES. En déplacement ce 10 mai 2021 à Dunkerque (Nord), la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili a réaffirmé la volonté du Gouvernement de conduire les projets de parcs éoliens maritimes "à leur terme" et a écarté de fait tout référendum sur le sujet. Le site qui doit s'implanter au large de la Côte d'Opale suscite de vives oppositions, en France comme en Belgique.

"On ne va pas commencer à demander un référendum à chaque fois qu'on a un projet qui est en cours d'achèvement." Ainsi Barbara Pompili a-t-elle balayé d'un revers de main la demande, par différents partis politiques et collectifs citoyens, d'organiser un référendum sur l'implantation d'éoliennes à une dizaine de kilomètres du littoral dunkerquois, dans le Nord. En visite sur la Côte d'Opale ce 10 mai 2021, la ministre de la Transition écologique a ainsi, aux côtés de la communauté urbaine de Dunkerque et des maîtres d'ouvrage, confirmé la poursuite du projet, qui devrait voir les aérogénérateurs sortir des flots à l'horizon 2027.

 

 

"L'éolien offshore est vital" dans une "logique de décarbonation", a affirmé à la même occasion Barbara Pompili, ajoutant qu'il s'agit d'une "énergie très compétitive, incontournable pour atteindre l'objectif de 40% d'énergies renouvelables dans notre mix électrique en 2030". Pour la ministre, "le Gouvernement est déterminé à conduire tous ces projets (d'éolien offshore) à leur terme et ne tolèrera pas ces actes de violences", en faisant référence au vigile chargé de surveiller une barge de chantier de RTE dans la baie de Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor) qui avait été jeté à l'eau fin avril.

 

Une cinquantaine d'aérogénérateurs sur environ 50 kilomètres carrés

 

 

C'est en juin 2019 que le groupement composé d'EDF Renouvelables, Innogy et Enbridge a remporté l'appel d'offres pour la construction et l'exploitation d'un parc éolien maritime en mer du Nord d'une superficie d'environ 50 kilomètres carrés, prévu dans une zone Natura 2000. Les travaux de raccordement au réseau électrique national des 46 aérogénérateurs (d'une hauteur de 225 à 300 mètres pour une capacité totale de 600 mégawatts) reviennent quant à eux à RTE. Mais le projet suscite des critiques vigoureuses : tandis que six partis politiques locaux réclament depuis le début de l'année l'organisation d'un référendum sur le sujet, affirmant que la "transition énergétique" ne peut se faire "contre" les citoyens, plusieurs collectifs et associations, dont la Ligue de protection des oiseaux, se sont dits opposés à la construction de ce parc.

 

Le dossier provoque même des tensions au-delà des frontières, puisque le gouvernement belge lui-même est notamment préoccupé par l'impact visuel des engins sur le tourisme et les routes maritimes du port d'Ostende. La Belgique avait par conséquent proposé de modifier l'implantation des éoliennes afin d'en faire un site franco-belge, bien plus éloigné des côtes des deux pays. Barbara Pompili lui a répondu ce lundi qu'elle défendait l'emplacement actuel du parc, tout en proposant de "réfléchir à un nouveau projet en mer du Nord qui serait cette fois-ci conjoint". Mais les Belges n'ont pas dit leur dernier mot pour autant : "Le dialogue reste le meilleur moyen le plus rapide de trouver une solution acceptable et juridiquement sûre pour tous", a rétorqué le vice-Premier ministre belge et ministre de la mer du Nord, Vincent Van Quickenborne, ajoutant qu'il continuerait "à suivre ce projet de près". Le bourgmestre - maire - de la commune belge transfrontalière et touristique de La Panne, Bram Degrieck, a lui promis de s'opposer "par tous les moyens au permis de construire".

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