Ce procédé de préfabrication "n'a pas fait gagner du temps". "On le sait maintenant, ça ne fait pas gagner du temps, parce que les charpentiers, les électriciens, etc. ont les mêmes habitudes que sur les chantiers béton, ils n'ont pas l'habitude de la rapidité du chantier bois", explique l'architecte. Les process n'ont pas été modifié, donc l'avantage qui pourrait en découler se perd.

 

"La culture du partenariat n'est pas encore au point. On en est encore au début, le gain de temps n'est pas encore réel", en déduit Sandra de Giorgio. En revanche, elle rappelle que les nuisances de chantiers sont "vraiment très réduites par rapport à un chantier classique".

 

Le pare-vapeur "annule l'intelligence du matériau"

 

"Les murs paille n'ont rien de spécial, c'est très classique, n'importe quel charpentier qui intègre les règles (et cela lui prendra trois jours) peut en poser", estime l'architecte. Le problème rencontré avec ce matériau tient plutôt à une divergence de vue avec les bureaux de contrôle. "La paille est un matériau vivant, l'été elle sèche et l'air peut passer, l'hiver en se gonflant elle rend le mur plus étanche. Il faut donc, comme pour le chanvre, un mur perspirant. Or, les bureaux de contrôle, ça les hérisse d'imaginer que la vapeur peut traverser le mur", explique Sandra de Giorgio, "mécontente" du partenariat avec le bureau de contrôle.

 

Ce dernier a exigé sur ce projet, ainsi qu'un autre de l'agence, de mettre ce pare-vapeur, qui "annule l'intelligence du matériau". Et rend nécessaire l'utilisation de la VMC qui de surcroît, "n'est pas très bien utilisée dans les habitations". Pour l'architecte, c'est d'autant plus dommage qu'"on se passe très bien du pare-vapeur dans les maisons individuelles, où il n'y a pas besoin de bureau de contrôle".

 

La solution serait "d'aller jusqu'à l'Atex, mais il faut être accompagné par un maître d'ouvrage". "Cela fait sept ans que je me bats pour que l'on fasse confiance à la paille, il y a encore du travail avec CSTB".

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