"La demande en termes d'enjeux environnementaux était une grande ambition et de l'innovation. Paris Habitat nous a fait confiance", relate Sandra de Giorgio. "Nous avions déjà fait des projets en paille, mais là nous avons poussé jusqu'au bout la logique". Cette innovation, c'est le principe d'une isolation en botte de paille non porteuse dans la façade préfabriquée en ossature bois.

 

Les façades et les fenêtres étaient thermiquement plus du tout valable, il fallait également curer le bâtiment à cause de l'amiante. Nous avons gardé le squelette, dalles et poteaux, et apporté ces panneaux bois-paille. La "seule différence avec un mur classique est qu'il fait 36 cm au lieu de 24, parce que c'est la taille de la sortie de la moissonneuse-batteuse".

 

"L'avantage constructif de la construction bois-paille, vis-à-vis de la charpente traditionnelle et des murs ossature bois, réside dans la possibilité de préfabrication complète du mur (ossature porteuse, isolation, menuiserie, panneau de finition intérieur, bardage extérieur à l'extrême)", indique NZI. Le faible poids de l'ossature bois et de la paille permet en effet de réaliser des surfaces importantes de mur en usine. Les panneaux sont facilement manipulables sur site avec des engins de levage légers. Et la paille vient d'Ile-de-France.

 

Atex ou avis de chantier ?

 

Cette utilisation de matériaux biosourcés a dû faire l'objet d'un avis de chantier pour aller au-delà de la réglementation qui limite à R+2 (ou 8 mètres) l'utilisation de la paille dans les murs à ossatures bois. Les architectes avaient initialement fait une demande d'Atex, "mais la procédure étant très lente, le CSTB [Centre scientifique et technique du Bâtiment] a convenu que l'Atex n'était pas obligatoire car nous étions à 9 mètres au lieu de 8 mètres, un avis de chantier était suffisant", explique Sandra de Giorgio.

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