PAROLES D'ARCHITECTES. Thomas Bay porte la double casquette d'architecte et de maire d'un village du sud de la France. Il nous raconte les enjeux et difficultés de ces fonctions, et donne des conseils aux professionnels qui veulent se lancer dans la vie publique.


Être architecte et maire, c'est le défi quotidien que relève Thomas Bay dans l'Hérault. L'élu (sans étiquette) dirige depuis deux ans le village de Cazevieille, à une vingtaine de kilomètres au nord de Montpellier. C'est dans cette commune que se situe le Pic Saint-Loup, un site hautement touristique de la région. L'homme de 47 ans, également architecte DPLG, est basé dans un village limitrophe et mène des rénovations de maisons individuelles, chais viticoles et autres projets du marché privé. Dans une interview, il raconte cette double activité et liste des recommandations aux professionnels de la conception qui souhaiteraient s'engager.

Batiactu : Connaissiez-vous la région de Montpellier avant d'y ouvrir votre cabinet et de vous lancer dans la vie publique ?

Thomas Bay : Absolument, je suis né à Montpellier, d'une famille montpellieraine. À ma naissance, mes parents ont acheté un mas, perdu - à l'époque - à une vingtaine de kilomètres de la ville. Cette région, je l'adore. Nous avons des vues sur la Méditerranée et sur les Cévennes. J'ai aussi effectué mes études d'architecture à Montpellier. C'est une histoire familiale puisque mon père et ma sœur sont également architectes.

Votre père vous parlait-il souvent d'architecture ?

Nous avons été influencés, ma sœur et moi, mais pour autant, notre père ne nous parlait pas d'architecture. En revanche, je me souviens qu'enfant, on s'arrêtait visiter toutes les églises quand nous faisions de longs trajets pour aller d'un point A à un point B. Pendant mes études, je me suis rendu compte du savoir que j'avais emmagasiné durant l'enfance. Je remercie aujourd'hui mon père car cette transmission est magnifique.

 

J'ai ensuite dessiné mon propre parcours, et je me suis tout de suite passionné pour la réhabilitation, pour le fait de redonner vie à des espaces qui ont une âme. Durant mes années d'études, j'ai bénéficié du programme Erasmus en intégrant l'école polytechnique de Madrid, à une époque florissante architecturalement et économiquement pour l'Espagne. J'ai décroché mon diplôme en 2004. Je me suis éloigné de la commande publique, de l'idée de concurrence. J'aime le travail collectif, réfléchir ensemble à un projet et le mener à bien. Je me suis installé immédiatement après mon diplôme à mon compte, dans l'arrière-pays montpelliérain, là où les architectes manquaient. J'ai gravi les marches une par une, comme je l'ai fait en tant que maire.

 

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Au début, j'ai collaboré avec des agences
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