INFRASTRUCTURES. Après des années de sous-investissements, le réseau ferré francilien fait l'objet de nombreux chantiers de modernisation. Des travaux qui impactent non seulement la régularité des trains et donc la patience des voyageurs, mais également le planning des entreprises intervenantes, au risque de créer une surchauffe.

Fini le rythme de croisière pour les chantiers de modernisation du réseau ferré francilien, qui connaissent aujourd'hui une surchauffe. Plusieurs décennies de sous-investissements dans les infrastructures ferroviaires - qui ont d'ailleurs concerné aussi bien la région Île-de-France que le reste du pays - ont obligé SNCF Réseau, ex-RFF, à procéder à de très nombreux travaux de régénération des installations en l'espace de seulement quelques années. Comme le souligne un article des Echos, le volume de chantiers sur les rails franciliens a été multiplié par 2,5 en 5 ans. Côté finances, les responsables du dossier indiquent que le gestionnaire du réseau, autrement dit SNCF Réseau, va consacrer une enveloppe de 2,5 milliards d'euros en 2020 pour réaliser ces indispensables projets de rénovation. Une somme multipliée là aussi par 2,5 depuis 2015.

 

 

D'après le quotidien économique, la tâche est d'ampleur : les équipes des entreprises spécialisées dans les travaux ferroviaires doivent simultanément régénérer les installations existantes - à l'instar des caténaires -, moderniser les infrastructures en elles-mêmes - renouveler les rails, le ballast... - et développer les capacités du réseau francilien de manière à ce qu'il puisse accueillir l'augmentation constante du nombre de voyageurs, estimée entre 2 à 3% chaque année. De telles contraintes d'organisation et de temps impactent inéluctablement le planning de ces entreprises, qui se retrouvent surchargées de chantiers et n'ont plus suffisamment de main-d'oeuvre qualifiée et d'expertise spécialisée pour mener à bien tous leurs travaux de front. La situation est d'autant plus tendue que la RATP a lancé le prolongement de 4 lignes de métropolitain (4, 11, 12 et 14) et que les chantiers du Grand Paris Express concentrent, eux aussi, nombre de personnels, de matériels, de ressources, d'argent et de temps.

 

Un secteur de la construction en surchauffe, avec des coûts qui s'envolent

 

 

A quoi s'ajoutent le mécontentement des voyageurs, régulièrement confrontés à des perturbations, voire à des interruptions de trafic sur leurs lignes, ainsi que la pression des élus locaux qui, à l'approche des élections municipales, demandent à ce que les chantiers soient rapidement menés afin de satisfaire leurs administrés. "Il faut en permanence trouver le bon équilibre entre réaliser les travaux nécessaires aux voyageurs de demain sans que cela ait trop d'impact sur ceux d'aujourd'hui", résume Guillaume Marbach, directeur général de SNCF Réseau, dans les Echos. Une situation qui engendre par ailleurs des retards dans les travaux, des alourdissements de factures et une surchauffe des coûts pour le secteur de la construction. Lors de la présentation des résultats semestriels du groupe Eiffage fin août dernier, plusieurs responsables de l'entreprise avaient justement déploré une "surchauffe des travaux publics et de toute la commande publique" en Île-de-France.

actionclactionfp