IMMOBILIER. Suite à la publication, ce vendredi 21 septembre 2018, des mauvais résultats du marché de la maison individuelle par LCA-FFB et le Crédit foncier, la Fédération française des constructeurs de maisons individuelles (FFCMI) s'alarme et propose un rétablissement de l'APL Accession. Entretien avec Gérard Lebesgue, président de la FFCMI.

Ce vendredi 21 septembre 2018, LCA-FFB et le Crédit Foncier ont publié les résultats du marché de la maison individuelle. Et ces derniers sont "catastrophiques", selon Gérard Lebesgue, président de la Fédération française des constructeurs de maisons individuelles (FFCMI), contacté par Batiactu. Afin d'endiguer la crise qui touche la maison individuelle, entre -12 % et -15 % de ventes prévues en 2018, la FFC propose de rétablir l'APL Accession. "La TVA récoltée avec l'APL accession permettrait à l'État de compenser l'aide octroyée", nous explique Gérard Lebesgue. Selon lui, il faut aider les primo-accédant à investir pour relancer les ventes et les mises en chantier, qui s'effondrent également "par effet domino". L'indicateur de la FFCMI prévoit une chute des mises en chantier comprise entre -5 % et -10 % en 2018.


"Travailler en profondeur avec tous les acteurs du secteur"

 

Gérard Lebesgue regrette le "simulacre de concertation" de l'État concernant la loi Elan et en général dans le secteur. Selon lui, le gouvernement souhaite avant tout des "résultats budgétaires". Le président de la FFC explique que le rétablissement de l'APL accession est "une des solutions envisageables" mais que des solutions "se travaillent en profondeur avec tous les acteurs du secteur". Cependant, l'État ferait la sourde oreille, nous précise Gérard Lebesgue. Ce dernier est également inquiet face à la suppression programmée du Prêt à taux zéro (PTZ) en zones B2 et C (villes de plus de 50.000 habitants et petites communes) à compter du 1er janvier 2020. "Il est envisageable de passer en dessous des 100.000 ventes annuelles d'ici à 2020 avec la suppression du PTZ", alerte le président de la FFC.

 

 

Pour rappel, les chiffres de LCA-FFB/Crédit foncier présentés récemment attestent que depuis novembre 2017, le marché a enchaîné neuf mois consécutif de recul des ventes pour atteindre -9,8% à fin juillet 2018, en glissement annuel sur douze mois. Ainsi, les ventes brutes de maisons individuelles n'atteignent que 123.600 unités sur un an en juillet 2018, contre 135.000 en 2017. Toutes les régions subissent cette baisse d'activité, les plus touchées étant la Normandie (-23%), l'Auvergne-Rhône-Alpes (-21%) et l'Occitanie (-19%). Autre fait inquiétant, en juin et en juillet, le marché est descendu sous les performances de 2015 (troisième plus mauvaise année depuis 15 ans). Si cette tendance se confirmait, l'année 2018 serait beaucoup plus mauvaise que prévue. Face à cela, LCA-FFB a revu ses prévisions. Selon eux, la chute des ventes en 2018 se situerait entre -12% et -15%, soit entre 115.000 et 120.000 unités vendues.

actionclactionfp