CONJONCTURE. Bien que leur activité reste au beau fixe, les entreprises de travaux publics sont moins confiantes dans le climat ambiant des affaires. L'enquête de la Fédération nationale des travaux publics (FNTP) portant sur le 3e trimestre 2019 montre en effet que les opinions des chefs d'entreprises faiblissent sur les carnets de commandes et les effectifs.

Si l'activité des entreprises de travaux publics ne connaît pas de coup de mou depuis plusieurs mois, l'opinion de leurs dirigeants envers le climat ambiant des affaires, elle, se détériore. C'est ce qui ressort d'une enquête menée par la Fédération nationale des travaux publics (FNTP) et l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) sur le 3e trimestre 2019 : depuis le mois de juillet dernier, les entrepreneurs voient la conjoncture se dégrader. Même si la confiance reste de mise dans la mesure où les soldes d'opinion restent largement supérieurs à leurs moyennes de longue période, certains indicateurs commencent à vaciller. Par exemple, en ce mois d'octobre, les professionnels des TP sont moins nombreux qu'en juillet à indiquer une hausse de leur activité au cours des 3 mois qui se sont écoulés (23%). L'opinion sur l'activité est donc en retrait, mais elle est davantage marquée pour la clientèle publique (12%) que pour les clients privés (18%).

 

 

Inquiétudes sur les carnets de commandes et le manque de main-d'oeuvre

 

Concernant les 3 prochains mois, les entreprises du secteur sont moins nombreuses, et ce pour le 3e trimestre consécutif, à envisager une hausse de leur activité (14%). Le solde d'opinion correspondant se rétracte une nouvelle fois pour les deux types de clients (4% pour les collectivités territoriales, 8% pour le privé) mais demeure, là encore, au-dessus de sa moyenne de longue période. Pour autant, la vigilance s'installe bel et bien : les TP estiment que leurs carnets de commandes vont moins bien se remplir (20%), et dans ce cas l'indicateur d'opinion accuse une nouvelle baisse, plus prononcée qu'en juillet (9% pour les collectivités, 14% pour le privé).

 

La FNTP note par ailleurs que "les goulots de production pour insuffisance de personnels" sont un peu plus faibles qu'en juillet, mais restent toutefois importants : 46% des entrepreneurs déclarent être limités dans leur activité par un manque de main-d'oeuvre (la moyenne sur la période 2004-2019 étant de 19%), puis par le manque de demande (14%) et les contraintes financières (10%). Cet indicateur avait progressé depuis le début de l'année mais a enregistré une légère baisse en octobre, tout en restant bien au-dessus de sa moyenne de longue période. Toujours au mois d'octobre, les professionnels du secteur sont moins nombreux qu'en juillet à prévoir une augmentation de leurs effectifs durant le prochain trimestre (20%). L'indicateur correspondant a subi un nouveau recul, plus important qu'en juillet, mais reste lui aussi à un niveau largement supérieur à sa moyenne de longue période (-9%).

 

 

 

Quelques précisions sur l'étude

 

L'enquête d'opinion trimestrielle réalisée par la FNTP et l'Insee porte sur un échantillon représentatif d'environ 2.000 entreprises interrogées aux mois de janvier, avril, juillet et octobre. Toutes les moyennes de longue période des différents indicateurs ont pour origine le mois de janvier 1990 et se terminent sur le trimestre en cours, à l'exception des données sur les obstacles à la production, qui débutent pour leur part au 1er janvier 2004.

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