La découverte de cinq tortues d'une espèce protégée remet en cause la construction d'un collège à Carcès (Var). Leur déménagement vers une forêt communale voisine, dix fois plus étendue, pourrait être la solution.

A Carcès, la construction du futur collège avance à une vitesse… de tortue. La raison ? La découverte de cinq spécimens de Testudo hermanni, la seule espèce de tortue terrestre de France, classée "Quasi menacée" par l'Union internationale pour la conservation de la Nature. L'animal, qui se rencontre exclusivement dans le massif des Maures et en Corse, est même considéré comme étant en voie d'extinction dans l'Hexagone au point de faire l'objet d'un Plan de restauration national.

 

Un statut bien particulier qui lui confère des privilèges, dont celui de stopper les projets de construction qui empiètent sur son habitat. Selon Var Matin, la présence des cinq tortues freinerait "pour l'instant, la délivrance du permis de construire et le début des travaux". Afin de débloquer la situation, il faudrait que le Conseil départemental, maître d'œuvre du chantier, fournisse aux cinq reptiles un sanctuaire dix fois plus étendu que les 3,5 hectares de terrain où elles ont été trouvées. La commune limitrophe de Cabasse, se serait d'ores et déjà prononcée pour la mise à disposition de 35 hectares de forêt communale. Une solution relativement aisée à mettre en œuvre.

 

Les animaux parviennent (parfois) à stopper les pelleteuses

 

En 2013, une espèce de coq de bruyère, le Grand Tétras, avait eu raison de l'implantation d'un parc éolien de cinq machines au cœur des Vosges. L'espèce, considérée comme vulnérable, avait reçu le soutien du ministère de l'Agriculture et de la Commission européenne, en plus de celui d'associations écologistes. D'autres projets avaient connus d'importants retards, comme l'autoroute Alençon-Le Mans-Tours A28, stoppée pendant plusieurs années à cause de la présence du Pique-prune, une espèce de scarabée particulière. Le plus souvent, le problème est celui de la destruction des espaces naturels et le morcellement des zones forestières qui ne sont plus connectées entre elles, ce qui créé des difficultés aux espèces pour se déplacer et se reproduire.

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