Les défenseurs de la faune ont finalement eu raison d'un projet de parc éolien du col du Bonhomme, dans les Vosges. La préfecture a retiré l'autorisation de défrichement d'un terrain qui avait été accordée en juin en vue de l'implantation de 5 turbines, suite à la mobilisation de défenseurs du Grand Tétras (ou Grand coq de bruyère).

La préfecture du Haut-Rhin a fait marche arrière : après avoir accordé un permis pour défricher un terrain au col du Bonhomme pour l'implantation d'un parc éolien, elle a finalement retiré cette autorisation sous la pression d'associations de protection de la faune. L'arrêté du 12 juin a donc été annulé et remplacé par un nouveau texte, signé le 19 août par Vincent Bouvier, le préfet du département. Car, entretemps, l'association "Sauvegarde Faune Sauvage 68" avait déposé un recours qui avait entraîné une cascade de réactions : le ministère de l'Agriculture avait demandé "d'envisager le retrait" du projet constatant certaines insuffisances dans l'étude d'impact. Il avait souligné la "proximité immédiate de sites Natura 2000" du terrain appelé à accueillir les cinq éoliennes. La Commission européenne s'était également inquiétée de la localisation du parc "au cœur d'une aire de présence stratégique" des Grands Tétras, une espèce de coq de bruyère. Classée vulnérable en France, cette dernière serait confrontée à un risque de disparition élevé dans le massif vosgien.

 

Le collectif contre le projet éolien du col du Bonhomme (CPEB) affiche logiquement sa satisfaction : "Nous nous réjouissons de cette décision, qui doit être le premier pas vers la remise en cause d'une politique globale d'aménagement des espaces naturels", ont confié les responsables à l'AFP. De leur côté, une dizaine d'élus du secteur, favorables au de parc éolien, avaient manifesté leur mécontentement au mois de juillet. Les promoteurs et soutiens du projet se mobiliseront-ils à nouveau ?

 

Extraits de la synthèse sur l'étude d'impact du projet de parc éolien Louschbach - col du Bonhomme :
"Les mesures de réduction principales (des impacts, NdlR) sont :
- la suppression d'une des six éoliennes initialement prévues, qui permet de réduire l'impact sur le Grand Tétras, les chauves-souris, les oiseaux, le paysage ;
- l'arrêt des éoliennes la nuit lors des conditions météo propices à la sortie des chauves-souris, d'avril à octobre ;
- la réduction du défrichement de moitié."
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(…) Grand Tétras : dérangement surtout pendant le chantier, et risque d'augmenter la fragmentation (des populations, NdlR). Mesures de réduction des impacts : dates adaptées pour le chantier, défrichement réduit, fermeture des accès à 4 éoliennes. Mesures de compensation des impacts : 700 hectares de forêt avec des mesures favorables au Grand Tétras et à la biodiversité en général."

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