CULTURE. Sous les strass, le béton. Trois longs-métrages présentés au Festival de Cannes braquent leurs projecteurs sur le monde du BTP. Il devient un terrain de fiction dans ces œuvres du 7e Art.
À deux jours de la cérémonie de clôture, le Festival de Cannes est en ébullition. Vingt-deux films sont en compétition pour décrocher la palme d'or de la 78e édition. Durant dix jours, les plus grands noms du cinéma du monde entier défilent sur la Croisette. Si les longs métrages présentés traitent de sujets très variés, trois ont attiré l'attention de la rédaction. Ces films mettent tous en lumière, de manière plus ou moins évidente, le secteur du BTP.
Histoire d'un architecte
Dans L'Inconnu de la Grande Arche, en compétition dans la sélection "Un certain regard", Stéphane Demoustier filme la réalisation de la Grande Arche de la Défense. Le réalisateur de Borgo (César 2025 de la meilleure actrice pour Hafsia Herzi) raconte l'histoire du concours d'architecture anonyme, lancé par le président de la République François Mitterrand en 1982, et les difficultés que l'architecte danois Johan Otto von Spreckelsen, lauréat du concours, a rencontrées pour imposer ses idées lors de la réalisation du monument.
L'acteur danois Claes Bang, brillant dans The Square (Palme d'or 2017 pour le réalisateur Ruben Östlund) campe ici le rôle d'un concepteur alors inconnu en France et propulsé à la tête d'un chantier XXL. Une histoire inspirée du roman de Laurence Cossé. La date de sortie en salles n'est pas encore connue.
Les chantiers comme décors
Toujours en compétition dans la sélection "Un certain regard", O riso e a faca (Le rire et le couteau) du Portugais Pedro Pinho, s'intéresse à la question environnementale autour d'un projet d'infrastructure. Son cinquième film, qui sortira en salle le 9 juillet 2025, suit durant 3h30 Sergio, un ingénieur environnemental envoyé en Guinée-Bissau (Afrique occidentale) pour le projet de construction d'une route entre le désert et la forêt. Rapidement, il apprend qu'un ingénieur italien, affecté à la même mission que lui quelques mois auparavant, a mystérieusement disparu.
À la Quinzaine des Cinéastes, Enzo a fait l'ouverture. Le film posthume de Laurent Cantet (lauréat de la Palme d'or 2008 pour Entre les murs) poursuivi après son décès en 2024 par Robin Campillo (réalisateur de 120 Battements par minutes) raconte la rencontre entre un apprenti maçon, issu d'une famille aisée, et un ouvrier ukrainien sur un chantier à La Ciotat. Ce portrait, porté par le jeune acteur Eloy Pohu, met en valeur le travail de la matière et s'intéresse à la question des classes sociales. Il sera visible au cinéma à partir du 18 juin.
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