INTERVIEW. Aux yeux de la filière, l'annonce d'une éventuelle interdiction des installations de chaudières au gaz risque de semer la confusion aussi bien chez les particuliers que chez les professionnels. Tout en suscitant, de nouveau, une vague d'éco-délinquance sur ce segment d'activité.


L'annonce d'une éventuelle interdiction des installations de chaudières au gaz fait réagir de nombreux acteurs. Après des professionnels de l'énergie et les représentants des collectivités territoriales, c'est au tour des représentants des TPE du bâtiment de prendre la parole pour fustiger une décision qui pourrait, d'après eux et si elle se concrétise, avoir des répercussions sur toute une chaîne de valeur.

 

 

Les pouvoirs publics français, motivés par les discussions actuellement menées à Bruxelles sur les plans de transition énergétique, poussent pour une électrification tous azimuts et une chasse aux émissions de gaz à effet de serre (GES) qui s'inscrivent plus largement dans un contexte d'urgence climatique et de crise des énergies fossiles. Dans le même temps, l'industrie gazière consacre énormément d'investissements au développement de gaz renouvelables (biométhane, hydrogène...) et d'équipements de production plus sobres et performants, comme les chaudières THPE (très haute performance énergétique).

 

Les acteurs du bâtiment craignent donc que cette interdiction sème la confusion aussi bien chez les particuliers que chez les professionnels, tout en suscitant de nouveau une vague d'éco-délinquance sur ce segment d'activité. Jean-Claude Rancurel, président de l'UNA (Union nationale artisanale) Couverture-plomberie-chauffage à la Capeb (Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment), réagit pour Batiactu.

 


Batiactu : Comment considérez-vous cette possible interdiction des installations de chaudières au gaz ?

 

Jean-Claude Rancurel : C'est un très mauvais signal envoyé à la profession et aux clients. À l'image de l'annonce sur les chaudières au fioul, cela va encore provoquer de la confusion, de l'incompréhension ; les particuliers vont s'interroger, ne vont pas savoir quoi faire tandis que les artisans vont voir leur activité impactée.

 

Nous n'avons pas encore tous les détails mais il faudra certainement tout expliquer de nouveau, rassurer encore nos clients. Dans tous les cas, la fin du gaz dans la maison individuelle déstabiliserait toute une profession de plombiers-chauffagistes et tout un panel de ménages qui ne sauraient plus ce qu'il en ressort exactement. D'autant que vu le contexte social actuel, ce n'est vraiment pas le moment d'annoncer une telle mesure.

 

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