Hermann Kaufmann, lauréat du Prix international d’architecture durable 2007, a dévoilé lundi son projet de maison n°1 de la Collection manifeste, Opération d’intérêt national de Seine Aval (OIN). Un «gîte urbain» qui a pour vocation d’instaurer le dialogue avec la population locale. Découvrez ce projet ainsi que les noms des cinq nommés pour l’édition 2008 du Prix.

C’est en septembre 2007 qu’a été choisi celui qui bâtira la «maison n°1» de la Collection manifeste. Implantée à Chanteloup-les-Vignes (78), celle-ci revêt le caractère symbolique de la première étape d’un projet pharaonique. Etalé sur 51 ans, le programme de l’OIN Seine Aval est en effet «unique au monde par sa durée, son ambition, sa générosité, son ancrage très concret dans le local et son ouverture à la communauté globale du savoir».Couplé au Prix de l’architecture durable, l’objectif de l’OIN est en effet de faire «renaître» un territoire, tout en dévoilant au fil du temps une «collection manifeste» de l’architecture du XXIe siècle, caractérisée par sa durabilité.

La maison n°1, conçue par l’autrichien Hermann Kaufmann, est un «gîte urbain», un outil d’éco-développement qui s’inscrit dans une politique de «requalification sociale, urbaine et architecturale destinée à redonner à ses habitants non seulement de meilleures conditions de vie mais un statut et une identité, au sein d’un territoire en pleine mutation». Ce «gîte urbain» est en fait un petit centre municipal d’hébergement et de séminaires. Utilisé pour l’éco-tourisme et des activités d’études et de workshops, il inclut sur 250 m2 une salle de réunion, un accueil et six chambres doubles.

Ce petit bâtiment – 10x10 mètres sur deux étages – est posé sur des pilotis. Le bâti esgt volontairement simple : ««L’idée est de créer un bâtiment calme, serein et modeste»explique Hermann Kaufmann. Cette «boîte en bois» - selon les propres mots de l’architecte – semble ainsi planer au dessus des coteaux et pourra être «décorée» en façade de plantes grimpantes.
L’entrée se fera par une passerelle qui mènera à l’accueil, un petit foyer, situé au premier étage. Au même niveau se situera la salle de conférence, orientée plein sud qui pourra accueillir jusqu’à trente personnes. Au sous-sol, le visiteur trouvera les chambres, pouvant loger en tout jusqu’à neuf personnes.

Côté matériaux, le bois non traité (local) avec une utilisation sans colle sera privilégié. Pour l’isolation, l’architecte cherche encore en France le matériau qui lui semblera le plus durable. Quant à l’économie d’énergie, la maison sera équivalente à une «super maison passive» dans le sens où Hermann Kaufmann table sur une consommation cinq fois moins importante qu’une maison passive traditionnelle. Ce qui est prévu pour l’instant est la présence d’un seul poêle à bois dans la salle de réunion, avec un système d’échangeur qui permettra la répartition dans toute la maison.
«La parcelle offre une vue dégagée sur toute la vallée de la Seine jusqu’au quartier de la Défense» déclarait en septembre Nicolas Samsoen, directeur général de l’Epamsa (Etablissement public d’aménagement du Mantois Seine Aval). «Etant inscrite dans un tissu urbain dense, elle instaurera facilement un dialogue avec la population locale» ajoutait-il. Récompenser les architectes intégrant dans leurs recherches les contraintes énergétiques, environnementales et sociales : c’est tout le but de ce Prix international d’architecture durable.

Découvrez le «gîte rural» d’Hermann Kaufmann en images en cliquant ici

Les cinq architectes nommés de l’édition 2008 du Prix sont :
Andrew Freear, Rural Studio, USA
Fabrizio Caròla, Italie
Alejandro Aravena, Element Team, Chili
Carin Smuts, CS Studio Architects, Afrique du Sud
Philippe Samyn, Belgique


Retrouvez chaque semaine le portrait de chaque nommé au Prix de l’architecture durable.

actionclactionfp